Page 67 - Decrets mars
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   son Eglise et,  pour arriver à ce  but,  qu'ils sont en  bon  chemin
   d'obtenir,  attaqué  les  trois  grands  corps  qui  sont  la  force
   morale  de  la  nation,  le  clergé  qu'ils  essaient  d'enchaîner,
   l'année qu'ils  ont  désorganisée,  la  magistrature  qu'ils boule-
   versent de  fond  eu comble.  Oui,  les  députés  sont  grandement
   coupables.
     Mais  qui  donc  a  fait  choix  de  ces  députés 1  Ceux-là  ne
   seront-ils pas  pins coupables encore Y ...
     Vons  nous  direz que  les  électeurs ont  été  trompés  par leurs
   promesses  mensongères,  par  leur  modération  hypocrite,  par
   leurs  protestations  publiques  de  vouloir  ne  faire  qne  le  bien
   CD  se proposant  tout bas  de  travailler activement  pour le  mal.
     l\Iais  les  électeurs  soul-ils  excusables  d'avoir  été  les  dupes
   de  ces  politiciens d'aventure Y lli- le  seraient,  si  les  avertisse-
   ments  leur avaient  fait  défaut.  Or,  ce  n'est  pas  le  cas.  Les
   électeurs ont  plus fait  que  négliger les  avertissements.  ils  s'en
   sont  moqués  ou fatigués.  Par  nous  ne  savons  quelle  sotte idée
   de  fau~se  indépendance,  sons  laquelle on  déguise  la  peur et le
   respect  humain,  ils  se  sout  éloignés  de  tous  ceux  qui  les
   prévenaient  et  qui  les  préviennent  encore  des  effroyables
   cataclysmes  que  leur votes  aveugles  préparent  à  notre  mal-
   heureuse patrie et dont elle ressent déjà les premières atteintes.
   lis ont  eu  honte  <l'écouter les  bons,  et  ils  ont  eu  la  faiblesse,
   par  intérêt  perso11nel  ou  par  crainte  <le  troubler  leur  douce
   tranquillité.  <le  s'allier aux  œuvres des  méchants.
     Il  en  a été ainsi dans  une  grande partie  de  la  France,  mais
   plus  particulièrement  chez  nous,  car la  Savoie  s'est  tristement
   distinguée depuis  1870 dans  cette Ïill'royable  aberration  d'idées
   de  république,  cle  réformes  libérales,  ùe  bouleversement social
   dont  les  mots creux  et les  phrases sonores  ont grisé  toutes  les
   têtes vides ...
     Et  nous  nous  moquons  des  Français! ...
     Si  leur verbiage  nous  fait  sourire,  pourquoi nous-y laissons-
   nous  prendre ?
     Ah  !  plût  à Dieu  que  nous fussions  semblables en  tout  il  ces
   nobles  et catholiques  provinces  si  nombreuses  encore dans  la
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