Page 44 - Cours_de_geographie
P. 44

43

        3.  Régions hydrographiques. — Le climat étant un
      des principaux facteurs du régime des fleuves, on peut
      diviser ces derniers en sept régimes hydrographiques corres­
      pondant aux sept principaux climats.
        1° Les Régions équatoriales, aux pluies très abon­
      dantes, sont drainées par les deux fleuves dont le débit
      est le plus considérable : l’Amazone, 80.000 m3 et le
      Congo, 50.000 m3. Leurs eaux, toujours abondantes,
      montent encore durant les deux saisons où les pluies
      tombent avec le plus de force.
        2° Les régions tropicales et des moussons, qui ont une
      saison sèche et une saison humide, sont drainées par des
      fleuves puissants durant la saison humide, mais ils fai­
      blissent ensuite beaucoup durant la saison sèche.
        Le Rio de la Plata, en Amérique ; le Niger et le Zam­
      bèze, en Afrique ; le Gange, le Mékong et le Fleuve Bleu
      en Asie, sont caractéristiques de ces climats.
        3° Les régions désertiques, aux pluies rares et acciden­  1. — Forme, superficie et profondeur de quelques lacs.
      telles, n’ont que des cours d’eau intermittents, dont les   Lac Baïkal, sont les plus importants des lacs d’effondre­
      eaux se perdent dans des lacs ou des lagunes au niveau   ment. ( Voir lre fig.)
      très variable, comme la Mer d’Aral dans le Turkestan.   3° Les lacs d’érosion sont logés dans des cavités creusées
      Les fleuves permanents, tel que le Nil, qui traversent   par l’érosion glaciaire, tels les Lacs de la Finlande.
      ces régions désertiques sont alimentés par des eaux
      venant d’autres régions plus humides, mais ils perdent
      beaucoup par infiltration ou évaporation, en traversant
      ces régions chaudes et sèches.
        4° Les pays méditerranéens, aux pluies abondantes mais
      rares, n’ont que des cours d’eau torrentueux, tantôt pres­
      que à sec et tantôt débordants,comme VEbre, en Espagne.  2. — Le Lac de Gérardmer est dû à un barrage inorainique.
        5° Les pays océaniques, aux pluies abondantes, tom­
      bant en toute saison, surtout en hiver, ont des cours   4° Les lacs de barrage occupent le fond d’une vallée
      d’eau généralement réguliers, avec des crues au prin­  dont le déversoir a été obstrué soit par des dépôts gla­
      temps au moment de la fonte des neiges, comme la Seine.  ciaires comme le Lac de Gérardmer dans les Vosges (Voir
        6° Les pays de climat continental, avec leurs pluies   2 e fig-), soit par des coulées volcaniques comme le Lac
      d’orage en automne et leurs neiges en hiver, ont des   d’Aydat, en Auvergne, soit par l’accumulation des sables
      fleuves irréguliers : gelés en hiver, débordants au prin­  poussés par le vent comme les Lacs de la côte landaise.
      temps à la fonte des neiges, maigres en été, plus abon­
      dants en automne. Le Mississipi, la Volga, Y Amour et
      le Fleuve Jaune sont caractéristiques de ces pays.
        7° Quant aux fleuves des régions polaires, comme le
      Mackenzie, Y Obi, Ylénisséi et la Léna, ils viennent d’au­
      tres régions plus chaudes et plus humides. Aussi la débâcle
      qui se produit d’abord en amont, occasionne de grandes
      inondations et rend ces cours d’eau dangereux et inutili­
      sables.
        4. Eaux dormantes. — Quand, sur leur parcours, les
      eaux rencontrent une dépression du sol, elles s’y accu­
      mulent, formant des nappes d’eau qui portent, suivant   5° Les lacs de cratère occupent l’entonnoir d’un volcan
      leur étendue et leur profondeur, les noms de marais,   dont la cheminée a été obstruée par les dernières laves
      d’étangs ou de lacs.                              solidifiées, tel le Lac Pavin au pied du Sancy. ( Voir 3e fig.)
        Les marais sont dés nappes d’eau plus ou moins étendues   6° Quant aux lacs d’origine mixte, dont les causes sont
      mais de peu de profondeur et où croissent des herbages.  multiples, ce sont les plus nombreux. Ainsi les Grands
        Les petites nappes d’eau prennent le nom d’étang, et   Lacs Américains et la plupart des Lacs alpestres ont pour
      les grandes, celui de lac.                        origine une cuvette naturelle du sol que l’érosion gla­
        D’après leur origine, on classe les lacs en cinq groupes :   ciaire a agrandie, et dont les barrages morainiques ont
      les lacs d’assèchement, les lacs d’effondrement, les lacs   élevé le niveau des eaux.
      d’érosion, les lacs de barrage et les lacs de cratère.  Les lacs sans écoulement ont leur niveau lié au régime
        1° Les lacs d’assèchement proviennent d’anciennes   de leurs tributaires. Tel lac des Hauts Plateaux de l’Atlas,
      mers ou d’anciens lacs que l’évaporation a desséchés et   très abondant à l’époque des pluies, est tari à la saison
      morcelés, tels les Lacs Caspien, Aral et Balkach, restes   sèche.
      d’une ancienne mer qui couvrait toute la région durant   Les lacs à écoulement ont un niveau à peu près cons­
      l’ère tertiaire.                                  tant, car l’apport des tributaires se déverse, au fur et à
        2° Les lacs d’effondrement occupent des dépressions   mesure, par l’émissaire. Arrivées dans le lac, les eaux s’y
      dues à des fractures. Ils sont généralement allongés, très   calment, et y déposent leurs alluvions qui tendent peu à
      profonds, et entourés de régions élevées qui se terminent   peu à le combler.
      sur le lac par des pentes abruptes. Les Grands Lacs   DEVOIR. — 1. Exercice 26 du Cahier de Croquis. — 2. Décrivez
      équatoriaux de l’Afrique orientale, la Mer Morte et le  les principaux régimes hydrographiques.
   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49