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                                              18e Leçon. — LES EAUX COURANTES

                                                                         que les fauves alimentés par des glaciers, comme le Rhône,
                                                                         sont surtout puissants en été.
                                                                           2° Les pluies constantes de la zone équatoriale donnent
                                                                         des fleuves réguliers, comme l’Amazone ; tandis que les
                                                                         pluies saisonnières des régions tropicales et des moussons
                                                                         produisent des fleuves irréguliers, tels les fleuves chinois ;
                                                                         des pluies irrégulières et insuffisantes donnent des cours
                                                                         d’eau temporaires, comme en Algérie. (A la leçon suivante
                                                                          on étudiera les cours d’eau groupés d’après leur régime,
                                                                          qu’ils doivent au climat.)
                                                                           3° Dans les terrains imperméables, l’eau ruisselle de /
                                                                         toutes parts et se rend aux cours d’eau qui grossissent
                       1. — Travail d’érosion et d’alluvionnement d’un cours d’eau.
                                                                         immédiatement pour baisser de nouveau, peu de temps
                                                                          après que les pluies ont cessé ; tandis que, dans les terrains
                         1.  Origine et noms des cours d’eau. — Leskeours d’eau
                       sont formés par des sources, par des eaux de ruisselle­  perméables, l’eau s’infiltre, et les sources qu’elles produi­
                                                                         sent alimentent les cours d’eau d’une manière constante.
                       ment, ou par des eaux provenant de la fonte des neiges   4° La végétation, qui favorise l’infiltration des eaux,
                       et des glaciers.                                  régularise le régime des cours d’eau.
                         D’après leur importance, les cours d’eau portent le
                                                                           5° Une pente du sol très forte détermine un écoulement
                        nom de ruisseau ou de torrent, de rivière et de fauve.  rapide, même sur un terrain perméable, et les crues
                         1° Les ruisseaux et les torrents sont de petits cours   sont subites ; si la pente est faible, elle retient les eaux,
                       d'eau temporaires formés par le ruissellement. Ils se
                       distinguent par leur allure : alors que les ruisseaux coulent   qui s’écoulent lentement, et les crues sont lentes.
                                                                           6° Enfin, les lacs contribuent également à régulariser le
                       lentement sur un terrain plat ou de faible pente, les   régime des cours d’eau en emmagasinant les eaux et en
                       torrents se précipitent rapidement en dévalant les pentes   ne les abandonnant ensuite que lentement. C’est ainsi
                       inclinées et en brisant tout sur leur passage.    que, grâce aux Grands Lacs américains, le Saint-Laurent
                         2° Les rivières et les fleuves sont de grands cours d'eau   a un régime des plus réguliers.
                       permanents. Par habitude, on donne le nom de fauves
                       aux cours d’eau de quelque importance qui se terminent
                       à la mer, et on appelle rivières les affluents ou sous-   5.  Inondations. — Lorsqu’au temps des crues, le lit
                       affluents d’un fleuve.                            ordinaire du fleuve ne peut contenir toutes les eaux,
                                                                         celles-ci débordent et produisent une inondation.
                         2.  Bassin et versant. — Le bassin d’une mer ou d’un   1° Dans les régions où les pluies sont régulières, les inon­
                       fleuve est l’ensemble des territoires dont les eaux cou­  dations sont périodiques et prévues ; elles sont générale­
                       rantes vont à cette mer ou à ce fleuve.           ment bienfaisantes par l’humidité et le limon fertile
                         Un versant est une partie de bassin.            qu’elles déposent sur le sol. Tel était le cas de l’Égypte
                         Le réseau hydrographique du bassin dépend de la   qui devait, autrefois, toute sa fertilité aux inondations
                       nature du terrain.                                du Nil. Aujourd’hui l’irrigation remplace presque partout
                         1° Dans un bassin au sol imperméable, les eaux de pluie   l’inondation.
                       ruissellent de toutes parts ; les ruisselets et ruisseaux,   2° Dans les régions où les pluies sont irrégulières, les
                       riviérettes et rivières sont nombreux, mais courts et   inondations le sont également et, étant imprévues, elles
                        peu abondants.                                    sont souvent désastreuses.
                         2° Dans un bassin au sol perméable, les eaux de pluie
                       s’infiltrent et ressortent plus bas sous forme de sources
                       qui donnent naissance à des rivières peu nombreuses,   6. Vie d’un fleuve.— Un fleuve, même le plus considé­
                       mais abondantes.                                  rable, n’est souvent, à sa naissance, qu’un mince filet
                                                                          d’eau, formé par une source ou par la fonte d’un glacier,
                         3.  Le débit d’un cours d’éau, en un point donné, est   et qui se grossit rapidement d’autres sources, d’autres
                       la quantité d’eau qu’il roule en une seconde. Il s’obtient   ruisseaux, ou d’autres torrents.
                        en multipliant la surface de la section du courant par   Continuant sa course, des affluents, d’abord faibles,
                        l’espace parcouru en une seconde.                 puis plus abondants, lui apportent leurs eaux, tantôt
                         1° Le débit dépend de l’étendue du bassin et de la quan­  sur sa rive droite., tantôt sur sa rive gauche, et, devenu
                       tité de pluie tombée.                              un fleuve puissant, il se jette à la mer par une embouchure
                         2° Le débit varie avec les saisons : il est fort dans la   qui prend le nom d'estuaire, lorsqu’elle est très large, et
                        saison humide, et faible dans la saison sèche.    de delta lorsqu’elle est divisée en plusieurs branches.
                                                                           1° Dans les régions élevées, où le fleuve descend de
                         4.  Le régime d’un cours d’eau est constitué par l'écart   fortes pentes, il court en torrent, ou bien, changeant
                       entre les basses eaux, ou étiage, de la saison sèche, et les   brusquement de niveau, il se précipite en cascades, en
                        hautes eaux, ou crues, de la saison humide.       chutes ou en cataractes mugissantes. Dans ce parcours
                          Le régime est régulier si l’écart est faible, comme dans   rapide, le fleuve arrache aux parois de son lit des blocs
                        la Seine ; il est irrégulier si l’écart est considérable, comme   plus ou moins gros qu’il broie et qu’il triture. Il est dans
                        dans la Loire.                                    sa période de jeunesse ou d’érosion.
                         Le régime d’un cours d’eau dépend de son alimentation,   2° Plus bas, le fleuve se calme, car la pente diminue,
                        de la nature et de la pente du sol de son bassin. .  et il s’élargit après chaque confluent où il reçoit beaucoup
                          1° Les fauves alimentés par des neiges ont leur crue au   d’eau. Il serpente alors en décrivant de nombreux
                       printemps, tel est le cas pour les fleuves sibériens ; tandis   méandres ou détours, et continue à charrier les maté­
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