Page 532 - Les merveilles de l'industrie T1

528 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Ce nombre de centièmes de la liqueur potasse réelle. Le nombre des divisions ou
alcalimétrique, ou la quantité réelle de po­ degrés de la burette alcalimétrique, exprime
tasse qu’elle contient sur 100 parties, porte donc le titre pondéral de l’alcali soumis à
le nom de titre alcalimétrique. l’expérience ; 55 ou 60 divisions de la
Les meilleures potasses du commerce ne burette indiquant que la potasse essayée
marquent que 60° à l’alcalimètre, c’est- contient par quintal métrique, 55 ou 60 ki­
à-dire qu’elles ne contiennent que 60 p. 100 logrammes de potasse pure.
de carbonate de potasse réel. Les potasses Quand on veut déterminer le titre pon­
inférieures, comme les cendres gravelées, déral d’une potasse ou d’une soude, on pré­
la potasse de Riga, ne marquent que 30°. lève plusieurs échantillons de l’alcali à ana­
lyser. Ces échantillons sont mêlés ensemble,
Voici comment on met en pratique la réduits en poudre, et l’on en pèse 488r,07,
méthode de Gay-Lussac. s’il s’agit de potasse, et seulement 31gr,85,
On commence par préparer une liqueur s’il s’agit de soude, parce que l’équivalent
acide, dite liqueur d'épreuve et qui se com­ de cette dernière est plus léger que celui
pose de 100 grammes d’acide sulfurique de la potasse, et qu’il faut dès lors moins
monohydraté obtenu par distillation de l’a­ de soude pour saturer la même quantité
cide marquant 66° à l’aréomètre de Baumé. d’acide.
On dissout cet acide dans une quantité d’eau On introduit la quantité prélevée dans l’é­
telle que le mélange occupe exactement prouvette à pied (fig. 344, n° 4), qui contient
un litre. Pour cela, on le verse dans un flacon un demi-litre (500 centimètres cubes) de li­
(fig. 344, n" 1 ) qui renferme un litre quand on quide quand on la remplit jusqu’à un trait
le remplit jusqu’au trait ab. On achève de préalablement marqué, ab. On y verse 3 ou
remplir le vase avec de l’eau distillée, de 4 décilitres d’eau et l’on facilite la dissolu­
manière à obtenir exactement un litre. Il est tion du sel en l’écrasant avec une baguette
évident que 50 centimètres cubes de cette de verre. Lorsque la dissolution est faite, on
liqueur contiennent 5 grammes d’acide sul­ ; complète le demi-litre en ajoutant de l’eau
furique monohydraté. jusqu’à ce que la surface du liquide affleure
Pour avoir exactement ces 50 centimètres le trait marqué ab.
cubes, on prend une burette (fig. 344, n°2), di­ La dixième partie de cette dissolution est
visée en demi-centimètres cubes, et on rem­ versée dans un vase (fig. 344, n" 5), dans
plit avec la liqueur acide du vase A les 100 di­ lequel va s’opérer la saturation.
visions que porte cette burette B. On appelle Rien de plus aisé que de prendre exac­
ce dernier instrument burette alcalimétrique. tement la dixième partie de la dissolution
Les 100 divisions de cette burette (fig. 344, contenue dans le vase C. 11 suffit d’aspirer
n° 2), contiennent donc 5 grammes d’acide le liquide avec la pipette (fig. 344, n° 3),
sulfurique monohydraté. qui renferme exactement 50 centimètres cu­
11 est évident qu’une potasse essayée sous bes. Cette quantité de liquide contient donc
le poids de 48r,807, qui nécessiterait pour I le dixième de la matière pesée, c’est-à-dire
sa neutralisation les 100 divisions d’acide 4gr,807 de potasse, s’il s’agit de potasse. On
sulfurique normal contenues dans la bu­ colore cette liqueur avec .une petite quantité
rette , B, serait de la potasse absolument de teinture de tournesol, et on a soin de
pure, et qu’une autre potasse qui n’exigerait placer le vase sur un papier blanc, afin de
que 60 divisions d’acide normal contien­ pouvoir apprécier facilement les change­
drait seulement 60 p. 100 de son poids de ments de couleur qui vont se produire.