Page 520 - Les merveilles de l'industrie T1
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516                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                       Pour terminer ce chapitre, nous mettrons   du commerce. Toutes les analyses qui sui­
                     sous les yeux du lecteur un tableau repré­  vent sont dues à Pésier.
                     sentant la richesse des différentes potasses



                                                      POTASSE     POTASSE      POTASSE      POTASSE
                                                                              d’amérique
                                    •               DE TOSCANE.  DE RUSSIE.     (peblissb).  DES VOSGES.

                                                   Degré alcalimétrique  Degré alcalimétrique  Degré alcalimétrique  Degré alcalimétrique
                                                        56           53           54           32

                            Carbonale de potasse....................... 74,10  69,61  71,38   38,63
                            Carbonate de soude........................ 3,00  3,09  2,31       4,17
                             Sulfate de potasse............................13,47   14,11  14,38  38,84
                          Chlorure de potassium............. .  0.95  2,09       3,64         9,16
                       Eau..................................................  7,28  8,82  4,56  5,34
                       Matières insolubles..........................  1,20  2,28  3,73        3,86
                                                      100          100          100          100



                                                               peut en faire autant, c’est-à-dire trouver
                                  CHAPITRE XI                  dans le produit des eaux de fumier évaporées,
                                                               une source de potasse propre aux usages du
                     AUTRES SOURCES DE POTASSE. — LA COMBUSTION Dü RÉ­
                                                               lessivage.
                       SIDU DU FUMIER. — LA COMBUSTION DE LA LIE DU VIN,
                       DES MÉLASSES DE BETTERAVES ET DU SUINT DE LA LAINE   Les lies de vin transformées en cendres
                       DES MOUTONS. — LE GISEMENT NATUREL DE POTASSE DE   par la combustion, sont, depuis longtemps,
                       STASFÜRT. — EXTRACTION DE LA POTASSE DES EAUX-
                                                               une source commerciale de potasse. On ap­
                       MÈRES DES SALINES. — PROCÉDÉS DE M. BAt.ARD.
                                                               pelle la potasse provenant de cette source,
                       Nous avons vu qu’on peut extraire la po­  cendres gravelées. Ce produit eut une certaine
                     tasse, en plus ou moins grandes quantités, des   importance à la fin du siècle dernier, pen­
                     arbres des forêts; mais nous avons fait re­  dant la disette des soudes végétales, et avant
                     marquer que l’élévation du prix des bois   la découverte du procédé de Leblanc pour
                     limite forcément cette source de production.   la fabrication des soudes artificielles.
                     Aussi, depuis longtemps, les savants et les   Pour opérer la combustion des lies de vin,
                     manufacturiers se sont-ils préoccupés de la   il faut commencer par les dessécher, soit
                     nécessité de trouver d'autres sources de   en les renfermant dans des sacs de toile et
                     potasse, alcali qui entre pour une forte part   les soumettant à une pression énergique, soit
                     dans un grand nombre d’industries.        en les exposant, pendant un temps suffisant,
                       Vers 1850, JosiahBirch, filateurde laines,   au soleil. Lorsqu’on agit par pression, on
                     eut l’idée de chercher si l’eau croupissante   recueille le vin aigri que renferme encore
                     du fumier ne pourrait pas fournir de la po­  la lie, et le liquide que l’on recueille donne
                     tasse. Il fit évaporer une grande quantité   un très-bon vinaigre.
                     de cette eau, et calcina le résidu dans un   La combustion des lies de vin s’opère dans
                     four. Les cendres étaient tellement riches   de larges fours. On commence par y faire
                     en alcali que Birch s’en servit pour pré­  brûler des fagots de sarments ou d’autres
                     parer les lessives qu’il employait dans son , combustibles légers, puis on jette sur les
                     usine pour le nettoyage des laines. Chacun I cendres de ces fagots, la lie desséchée. Dès
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