Page 476 - Les merveilles de l'industrie T1
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472                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                       fait fondre les cendres ; elles coulent, et   dans des barils, et expédiés tels quels dans
                       tombent sous la grille.                   les fabriques de produits chimiques, les sa­
                         Après la combustion, qui dure quelque­  vonneries, etc.
                       fois cinq ou six jours, on retire les cendres,
                                                                    En France, avons-nous dit, les soudes na­
                                                                 turelles ne sont plus guère employées de nos
                                                                 jours que pour en retirer l’iode et le brome.
                                                                    Il y a dans l’eau de la mer de très-mini­
                                                                 mes traces de bromures et d’iodures, si mi­
                                                                 nimes que l’analyse chimique peut à peine
                                                                 déceler la présence de ces deux sels dans
                                                                 l’eau de la mer. Mais, fait remarquable, les
                                                                 plantes qui vivent au fond des eaux de la
                                                                 mer ou sur ses bords, condensent, accumu­
                                                                 lent dans" leur substance les iodures et les
                                                                 bromures. Si bien que les cendres provenant
                                                                 de la combustion de ces plantes, sont riches
                                                                 en bromures et en iodures.
                                                                   On rencontre des iodures et bromures
                                                                 dans le tissu d’animaux marins, et cela par
                                                                 la même raison. Quelques polypiers, plu­
                                                                 sieurs mollusques de mer, les doris, vénus,
                                                                 huîtres, éponges, etc., contiennent des iodu­
                                                                 res. On a encore trouvé des iodures et bromu­
                                                                 res dans les eaux de Voghera,de Castelnuovo,
                                                                 d’Asti, d'une saline d’Antrequia, dans le
                                                                 sel de Bex, enfin dans les minerais d’argent
                                                                 de Mexico. M. Chatin a trouvé de l’iode
                                                                 dans les plantes qui végètent au milieu de
                                                                 la plupart des eaux courantes, douces ou sa­
                                                                 lées, et même de minimes proportions dans
                                                                 l’air atmosphérique. On a indiqué la pré­
                                                                 sence du brome dans les houilles de Mons
                                                                 et d’Anzin, de Commentry et de l’Allier, qui
                                                                 sont employées à la fabrication du gaz. Il
                                                                 est probable que la plupart des houilles
                                                                 renferment des iodures et des bromures. En­
                                 Fig. 325. — Fucus nodosus.      fin on a rencontré l’iode à l’état d’iodate et
                                                                 d’iodure dans l’azotate de soude du Pérou.
                       qui se sont transformées par la fusion en   La fabrication des soudes des varechs,
                       une masse dure, compacte et qu’on ne peut   qui se fait sur les plages de la Bretagne, oc­
                       casser qu’à coups de merlin. Si on ne veut   cupe aujourd'hui près de 4,000 ouvriers.
                       pas en retirer le carbonate de soude pur, on   Elle a pris de grands développements depuis
                       vend ces cendres telles qu'on les retire du   que l’iode et le brome ont été appliqués aux
                       foyer. Les blocs de cendres sont alors placés   opérations de la photographie.
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