Page 417 - Les merveilles de l'industrie T1
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412                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                 taux métriques chacune; elles consomment annuel­  Un relevé statistique publié en 1865, c’est-
                 lement :
                                                           à-dire dix ans après le rapport de M. Wo-
                  260,000 hectolitres huile d’olive, d’œillette, de noix (1).  lowski, donne les chiffres suivants :
                  170,000 quintaux métriques, soudes factices douces.
                   32,000    —       soudes salées.          « L’industrie des savons a été une des causes prin­
                   96,000 ,   —      houilles.             cipales de la grandeur et de la prospérité de Mar­
                   55,000     —      chaux.
                    1,200    —       plâtre (2).           seille; elle a engendré les perfectionnements dans
                                                           l’industrie des produits chimiques et dans l’industrie
                                 Produit :                 mécanique de l’huilerie.
                                                             « Ces trois grandes fabrications alimentent la po­
                  400,000 quintaux métriques savon, dont 30,173
                                                           pulation ouvrière et la marine marseillaise et met­
                 quintaux métriques ont été exportés, en 1828, à l’é­  tent en œuvre les quantités suivantes des matières
                 tranger, savoir :                         premières : .
                   Suisse, Italie, Allemagne.............  12,316 qq. métr.  Graines oléagineuses,............. 1,200,000 qq. métr.
                   Portugal, Espagne, Colonies........   4,299   —
                                                             Huile d’olive ou de ressences. 150,000   —
                   Angleterre...................................... 1,209   —  Soufre brut..................................  250,000  —
                   États du Nord, Hollande , Suède ,
                                                             Soude factice.......... .................... 425,000  —
                    Russie........... •........................ 5,155   —
                   Colonies françaises.......................  9,660   —  Nitrate de soude......................  29,700   —
                                                                                            —
                                                             Sel marin.................................. 165,000
                   Possessions étrangères dans les           Houille......................................... 200,000  —
                    Indes.......................................  1,976   —
                   États-Unis d’Amérique................. 1,525  « On compte à Marseille 62 usines à savon parfai­
                   Levant............................................ 24   —
                                                           tement outillées et en pleine activité.
                                                             « On admet en général un rendement de 150 ki­
                  « Ce chiffre diffère peu de celui de 1789.
                  « La fabrication employait 700 ouvriers directe­  log. de savon par hectolitre d’olive ou de graines
                                                           mises en fabrication, soit 172 kilog. de savon pour
                ment; elle procurait en outre un travail continu à
                une multitude d’autres ouvriers et artisans, tels que   100 kilog. d’huile. »
                caissiers, emballeurs , charretiers, portefaix, mi­
                niers, chaufourniers, chaudronniers, maçons, forge­  En dehors de Marseille, il existe en France
                rons, etc.                                 une quarantaine de fabriques de savon à
                  « On peut évaluer à 2 millions et demi le dé­  l’acide oléique, qui sont presque toutes an­
                boursé des sommes que la fabrication de savon ver­  nexées aux fabriques de bougies stéariques.
                sait alors annuellement sur la place de Marseille en
                payement des mains-d’œuvre et fournitures faites   M. Léon Droux, qui a publié dans les Anna­
                par les diverses branches d’industrie précitées, les   les du génie civil, un travail sur la savonne­
                seuls frais de caissage s’élevant à 600,000 francs et   rie, évalue leur production annuelle à envi­
                ceux d’emballage à 320,000 francs.
                  «En 1842, la savonnerie alimentait 48 usines à   ron 20 à 25 millions de kilogrammes,
                Marseille. Enfin, d’après une statistique faite en   produisant, en savon, une valeur de 15 à
                1858, ce nombre a successivement été réduit à 40,   18 millions de francs.
                représentant une valeur immobilière de 6 millions.
                  « Ces fabriques,qui occupent directement 700 ou­  Dans les départements du Nord et de l’Est,
                vriers, produisent annuellement de 400 à 550,000   il existe une cinquantaine de fabriques de
                quintaux métriques de savon, qui, à 80 francs les   savon mou à base de potasse, dont la pro­
                100 kilog., forment un total de 32 à 44 millions.  duction annuelle peut être évaluée à 35 mil­
                  « Les renseignements les plus récents donnent les
                chiffres suivants, bien rapprochés de ceux-ci :   lions de kilogrammes, représentant une va­
                428,000,600 kil. de savon bleu pâle marbré;  leur de 20 millions de francs.
                 2,400,000   de savon blanc;
                                                            Nous n’avons pas de renseignements pré­
                 4,800,000   de savonblanc dequalitéinférfeure.»
                                                          cis sur les savons d’huile de palme, de coco,
                 (1)  La consommation de ces deux dernières qualités a  de suif ou de graisses additionnées de talc.
                été de 13,000 à 56,000 hectolitres par an, suivant le prix   D’après M. Droux, cette fabrication alimen­
                qu’elles ont valu.
                 (2)  Cette matière n’entre pas dans la composition du sa­  terait une quarantaine de petites usines,
               von, les ouvriers s’en frottent les mains pour pouvoir se   dont le produit s’élèverait annuellement à
                servir des ustensiles que les matières savonneuses rendent
               très-glissants.                            6 ou 8 millions de kilogrammes représen­
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