Page 32 - Decrets mars
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c de quelqu'un de mes religieux, vous encourez une nouvelle
« excommunication de même espèce que la première.
o: Je fais toutes mes réserves au civil comme au criminel
« pour tout ce qui concerne les responsabilités qui incombent
« aux agents du pouvoir par snite des ordres doaa ou de
c l'exécution des ordres du gouvernement.
« Nous ne céderons qu'à la force et à la violence, et nous
« revendiquerons la plénitude de nos droits. »
M. l'avocat Fernex, au nom du propriétaire, se présente à
son tour et déclare que les religieux sont ses locataires en
vertu d'un bail enregistré, qu'il s'oppose à tout envahissement
de leur domicile et de sa propriété, protestant de tout droit
qu'il se reserve de faire valoir soit au civil soit au criminel,
dans les délais de la prescription légale contre quiconque
attenterait à ses droits.
Le R. Père Gardien de son côté, renouvelle les mêmes
réserves et protestations, puis, s'adressant au malheureux
ounier, il lui dil que a service n'étant pas contraint mais
volontaire, il encourt les responsabilités légales et religieuses.
S'adressant ensuite ri M. le sous-préfet, il lui dit : Faites
maintenant votre honorable besogne. Tous, à l'instant, se
retirent à l'mtérieur du cloître et se hâtent de doubler la
p11issance des portes à l'aide de planches et de poutrelles.
Cette scène suivie avec émotion par la foule remplissant les
jamins et les maisons voisines, frappe visiblement les agents
de la sous-préfecture et de la force armée. Tous sentent par
ces manifestations calmes et énergiques que le droit est et sera
toujours plus imposant que la force.
Violation de la Propriété
)'l'ès trois coups de sonnette et ti·ois sommations auxquelles
e R. P. Frédéric repond chaque fois avec beaucoup d'énergie :
c Je n"ai commis ni crime ni délit, je suis locataire légal, au-