Page 27 - Decrets mars
P. 27
-25-
On ne leur disait pas que, outre la taxe énorme des biens
de main-morte, particulièrn à elles, les Congrégations paient,
bon an mal an, tro. f millions et demi d'impôts à fEtat ;
c'est-à-dire que si chaque citoyen français payaient autant
d'imptJts que chaque religieux, les revenus annuels du
fisc s'élèveraient au double de ce qu'ils sont aujourâhui,
soit à la somme de dix milliards de francs.
On se gardait bien de faire comprendre à nos paysans que
le service militaire est considéré chez toutes les nations do
monde comme incompatible avec le caractère religieux, que
l'exemption de ce service n'est pas, du reste, un pnvilége
exclusif accordé aux couvents, que les prêtres séculiers comme
les instituteurs la,ques, comme un grand nombre de citoyens
dans des cas prévus, en ont, comme eux, la jomssance par
une très-sage disposition du législateur.!
On n'avouait pas à nos paysans que, s'il fallait cons1derer les
moines comme inutiles par ce seul fait qu'ils soul cehbatmres,
on serait obligé d'expulser, pour la même raison, tous ceux qul
ne sont pas mariés, et que les prermers citoyens â mettre
alors à la porte seraient MM. Gambella, Spuller et tous autres
républicains nombreux de France et de Savoie ...
Ce qui pouvait le plus nous consoler de tant de rémminat10ns
formulées dans le but évident de détourner des Pères ratta-
chement des populations, c'était, sans contredit, le mouvement
de sympathie de plus en plus croissant qui s accentuait dans
toale la provm .
On tâchait par les calomnies et les retards calculés de lasse1·
le pays, on ne parvenait qu'à l'aigrir. A chaque instant. a1·ri-
vaient au couvent de nouvelles marques de déférence et
d'amour. Le Rd Père gardien reçut des differentes communes
de l'anondissement quatre-vingt offres de secoms et de refup
dans des maisons de particuliers au cas où « il voudrait bien
y envoyer un des confesseurs de la foi».
Des- pays voisins, mêmes demandes, quelques-unes expri-
mées dans des termes bien propres à rassurer sur ravenir de
notre malheureuse patrie. • Si jusqu"à présent, écrivait-on de