Page 14 - Decrets mars
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voisin qui vous suscite d'éternels procès - celui qui peut avoir
pour vos propres affaires une sollicitude plus dévouée, un soin
pins intelligent Y
Dans la grande armée de l'Eglise il y a place pour tous les
sacrifices et pour tous les courages. Le clergé séculier a son
poste nettement désigné; c'est lui qui garde te camp dont les
religieux sont les sentinelles avancées. Oe plus, les travaux du
ministère paroissial absorbant les journées du prêtre, lui lais-
sent fort peu de loisirs pour les études et les œuvres spéciales.
Dans un couvent, au contraire, chacun est employé selon ses
moyens et ses aptitudes; on crée ainsi des savants, des ora-
teurs, des apologistes et des professeurs du pins haut mérite. Les
ennemis de l'Eglise, ceux-là mêmes qtti voudraient nous faire
croire à l'inutilité des ordres religieux, savent si bien l'excellent
parti qu'elle peut en retirer, qu'avant de lui déclarer ouvertement
la guerre, ils ont soin d'anéantir les couvents et d'expulser les
moines. Quand nous les entendons crier sus à ces vaillants reli-
gieux, il nous semble revoir le Prussien pendre haut et court
nos francs-tireurs des Vosges, sons prétexte qu'ils ne portaient
pas le costume de nos soldais de la ligne ...
Notre cadre est restreint, nous ne pouvons nous livrer ici à
l'étude attrayante de l'institution, des bienfaits et des gloires
des ordres monastiques ; mais en ces jours de diffamations
odieuses sous lesquelles on s'efforce de les accabler, il n'est pas
sans opportunité de rappeler à ceux que le scandale de la per-
sécution ébranle que l'origine des ordres religieux se lie à la
promulgation elle-même de l'Evangile et que leur existence
est une condition indispensable à la véritable Eglise de Dieu.
On distingue dans l'Evangile le précepte et le conseil. Si,
individuellement, nous ne sommes tenus qu'au premier, nous
n'en pouvons dire autant de l'Eglise qui doit, comme société
parfaite du Christ, embrasser la pratique de la Loi entière et
donner par conséquent au monde le magnifique spectacle des
vertus de prér,epte et des rertus de conseil.
C'est Jésus-Christ qui a fait le moine, ce n'est pas 1\1. Cons-
tant qui le délera.