Page 76 - Bouvet Jacques
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étranger à la politique violente de cette époque,
ainsi qu'au schisme qui avait un moment afîligé
le d-iocèse de saint François de Sales ; jamais il ne
pactisa ni avec des projets de réaction compro-
mettante, ni avec l'évêque ou les prêtres consti-
tutionnels du Mont-Blanc ; il tenait tous ses pou-
voirs et sa ligne de conduite de Mgr Paget, der-
nier évêque de Genève, dont deux grands-vicaires,
MM. Bigex et Besson (1), résidaient à Lausanne ;
après l'organisation des Missions, en 1795, son
chef immédiat était le digne M. Dubouloz, vi-
caire général.
• Il recevait quelquefois leurs ordres par l'entre-
mise d'un séminariste de vingt-quatre ans, de
physionomie et de manières distinguées, qui por-
tait un costume de commis-voyageur ou même de
gendarme. Ce jeune diacre, qui faisait ainsi l'ap-
prentissage de l'apostolat à l'école de MM. Du-
bouloz, Bouvet, Ducret, Pasquier, dont il était
l'admirateur et l'ami, et qui en fut, plus tard, le
biographe, cet intéressant lévite, qui s'était an-
noncé sous d'aussi favorables auspices, c'est l'illus-
tre M. Vuarin, qui devait, dans la suite, s'immor-
taliser par ses luttes contre le protestantisme à
Genève. Que sa mémoire reçoive ici l'hommage
de notre admiration et de notre reconnaissance
pour les importants services qu'il a rendus à la
religion et en particulier au diocèse d'Annecy, qui
a eu la gloire de lui donner le jour et l'éducation
cléricale I Son nom appartient désormais à l'his-
toire de l'Eglise.
(1) M. de Thiollaz, sauvé par M. Mathieu, d'Annecy,
vivait retiré à Venise.