Page 31 - Bouvet Jacques
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maison. Il n'était pas possible de s'évader et il
n'y avait pas de temps à perdre. L'Oncle Jacques
aperçoit dans un coin une grande hotte vide et se
la renverse dessus. Un des visiteurs, d'ailleurs bien
intentionné, s'aperçoit de l'embarras des gens de la
maison, s'asseoit sur la hotte en fumant sa pipe.
pendant que ses camarades mettaient la maison I
~ens dessus-dessous. Ne trouvant rien, ils s'en
allèrent, en pestant contre le dénonciateur qui les
avait joués.
Dans une autre circonstance, arrivé chez son
père, au hameau d'Urine, l'Oncle Jacques se te-
nait d'abord tout à fait caché dans sa chambre.
Quelques personnes, dignes de confiance, étaient
seules admises à y entendre la messe. Malgré ces
précautions, il fut vendu. Une troupe de soldats
arrivèrent inopinément pendant la nuit autour de
la maison et tirèrent quelques coups de fusil sur
les fidèles qui attendaient près de là pour se con-
fesser ; ils visitèrent la maison ; puis, croyant
tenir l'Oncle Jacques, ils tombèrent assez bruta-
lement sur un des frères Bouvet. Celui-ci se laissa
faire et fut conduit au chef-lieu, où il ne lui fut
pas difficile de se faire connaître et libérer. Quand
les soldats retournèrent chez le père Bouvet.
l'Oncle Jacques avait disparu. En partant, fu-
rieux, ils s'emparèrent d'une chèvre et de divers
objets.
A quelque intervalle de temps, rentrant un jour
chez son père qui ne l'attendait pas, il trouva avec
lui, vers le feu, deux gendarmes qui venaient le
chercher. Sans se déconcerter, et comme s'il eût été