Page 26 - Bouvet Jacques
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              pendance  politiques  et  lui  ménageait,  pour  des:
              temps meilleurs, la possibilité de confier tncore ses
              destinées  à  la  dynastie  de  Savoie,  qui  n'avait été
              évincée  que  par  la  force  et à  qui  la  masse  de  la
              population  de  la  Savoie  conservait  ses  affections
              politiques.  Quant au  vote pour l'incorporation  de
              la  Savoie  à  la  France,  un  véritable  ami  de  son
              pays  ne  pouvait le  donner,  au  lendemain  de  l'in-
              carcération  de  Louis  XVI  et  des  massacres  de
              Septembre.  -   Le  vote  de  M.  Bouvet  à  l'assem-
              blée des Allobroges fut donc sage et habile.
                Là  se  bornait  son  mandat.  Quand  il  vit  que
              les  Allobroges,  au lieu  de  se séparer,  suivaient les
              traces  de  la  Constituante  française  de  1789  et
              surtout quand il vit les tendances révolutionnaires
              s'y  donner  libre  essor,  M. Bouvet s'y  trouva  dé-
              placé et se retira; c'est ce que firent plusieurs dé-
              putés honorables,  dont les  noms  ne  figurent  plus
              dans les  procès-verbaux des  séances  qui  suivirent
              les  21  et 22 octobre  1792.
                Du reste, les choses marchaient rapidement.  Le
              15  décembre, la  Savoie était définitivement incor-
              porée  à  la  République  française,  et,  le  8  février
              suivant, les Commissaire~., envoyés par la Conven-
              tion  nationale,  publièrent  une  proclamation  qui
              fut,  pour toute la  Savoie,  le  signal de  la  persécu-
              tion  : de leur seule autorité, ils  décrètent qu'il n'y
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              aura  plus  en  Savoie  qU,.:un  évêque,  lequel  serait
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              nommé par les électeurs du nouveau département
              du  Mont-Blanc ;  que  les  prêtres,  employés  au
              culte,  devaient, dans huit jours, prêter le  serment
              de  maintenir  la  liberté  el  l'égalité  et  de  mourir  en
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