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j’ai désamorcé une bombe atomique                                    125

          courant envoyé du centre de contrôle. Tournant       J’entends la voix rauque de Barney qui annonce
         le dos à la tour, Barney et moi marchons vers le    au téléphone :
          poste de sectionnement.                              — Nous sommes dans la cabine. Clark va
            Une fois à l’intérieur du poste, je débranche le   s’occuper de l’engin.
          disjoncteur m’attendant, sans savoir pourquoi, à     Les mains nues, je dessefre la bague de fixation
          ce qu’il arrive quelque chose. Mais rien ne se     du premier câble. Je demande :
                                                               — Prêt ?
            Nous revenons sur nos pas et la voiture repart.    John fait signe que oui. Comment savoir ce qui
          Nous pénétrons dans la troisième zone, dans le     va arriver quand je tirerai sur la fiche ? D’un
          royaume de la mort instantanée.                    geste sec, je tire et je libère le câble.
            Enfin nous voici au pied de la tour. J’ouvre       — Un câble de sorti, annonce simplement
          la radio et j’annonce :                            Barney au téléphone.
            — Nous montons.                                    Mes doigts humides glissent sur la bague de
            Il est six heures et demie. Sur mon épaule, j’ai   connexion du second câble. Je demande :
          passé la scie à métal, j’ai mis dans ma poche une    — Prêt ?
          clef anglaise et le papier sur lequel se trouvent    John ferme rapidement ses paupières, hoche la'
          les Instructions pour le désamorçage.              tête. C’est maintenant ou jamais. Je resserre mes
            Je commence à monter, je prends les échelons     doigts autour de la fiche, je sens les muscles de
          un à un : main droite, main gauche, pied droit,    mon avant-bras qui se contractent. J’arrive tout
          pied gauche. Dix échelons plus bas, John me suit,   juste à souffler :
          et derrière lui Barney.                              — Allons-y !
            Vers le centième échelon, je fais une pause.        Et je tire.
          J’ai du mal à respirer et j’ai l’impression bizarre   Un silence terrible règne dans la cabine. Puis
          que le désert chavire. A vingt kilomètres de là,   tout à coup un énorme éclat de rire retentit. C’est
          nous distinguons des silhouettes minuscules        Barney. Il hurle au téléphone :
          groupées autour du blockhaus de contrôle.            — Ça y est ! Il a eu le deuxième câble !
            Nous reprenons notre ascension, de plus en          Nous mettrons des heures à découvrir la cause
          plus lentement, en nage et soufflant comme des     du raté : un dispositif automatique qui s’est
          phoques. Vers le 200e échelon, nouvelle pause.     bloqué parce qu’un des appareils de mensuration
          Puis, sans échanger un mot, nous repartons et      était en panne. Ainsi, même si l’explosion avait eu
          nous grimpons les derniers échelons.               lieu, elle n’aurait été d’aucune utilité scientifique
             Encore cinq minutes et nous voilà devant la     puisque nous n’aurions pas eu les observations de
          porte. Je ne dis rien. Je force le battant suffisam­  cet appareil essentiel.
          ment pour passer ma scie par l’ouverture. Les         Des heures plus tard... Mais, sur le moment
          dents de la scie mordent dans le fil de fer. Sou­  même, dans notre cabine dominant la plaine,
          dain les fils cèdent et le battant est libre. L’un   aucun de nous ne se souciait de savoir le pour­
          après l’autre, nous pénétrons dans la cabine.      quoi de l’aventure. A cet instant merveilleux,
             Tous nos mouvements ont été prévus. Rapide­     Barney, John et moi, nous n’avions qu’une seule
          ment, Barney va au téléphone. John et moi, nous    pensée dans la tête :
          nous rapprochons de la bombe. J’ai la gorge sèche.    « Ce que c’est agréable d’être en vie... »

                                                    **#*#*###*****#«


                     Réponses à “ CONNAISSEZ-VOUS LES 7 MERVEILLES DU MONDE ? ”
                                                    (Voir page 66.)
                     LES PYRAMIDES D’EGYPTE, qui servirent de tombeaux aux Pharaons. Cent mille ouvriers travail­
                lèrent pendant vingt ans à leur construction. Des 7 merveilles du monde, c’est la seule qui existe encore
                de nos jours. — LES JARDINS SUSPENDUS DE BABYLONE, construits pour la reine Sémiramis. —
                LA STATUE DE ZEUS, A OLYMPIE, faite en bois couvert d’or et d’ivoire et haute de 12 mètres. —
                LE TEMPLE DE LA DEESSE ARTEMIS, A EPHESE, où l’on trouvait des colonnes de 20 mètres
                de hauteur. — LE MAUSOLEE D’HALICARNASSE, haut de 42 mètres, élevé à la mémoire de Mausol.
                roi de Carie, mort en 353 av. J.-C. — LE COLOSSE DE RHODES, statue en métal du dieu soleil, haute
                de 45 mètres. — LE PHARE D’ALEXANDRIE, haut de 110 mètres, détruit en 1326.
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