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en nous donnant à chaque saison les aliments qui
                doivent entrer dans cette variété.
                  Les aliments malsains et l’intempérance produisent
                beaucoup de maladies. On ne peut douter que le bon
                et le mauvais état de la constitution du corp« ne dé­
                pendent presque entièrement du régime. Le régime est
                donc d’une grande importance pour la santé.
                  Lorsque les aliments sont altérés, corrompus, fal­
                sifiés, on est exposé à de graves dérangements d’es­
                tomac ou d’intestins ; on a des vomissements, on
                éprouve des dévoiements ; les maladies épidémiques
                contagieuses, la fièvre putride, n’ont souvent pas
                d’autre origine. L’intempérance abrège la vie, parce
                qu’elle irrite les fonctions digestives, empêche leur
                bonne digestion de se faire et occasionne, en outre,
                de nombreuses indigestions. On est sûr d’avoir une
                 heureuse vieillesse et de bien se porter en suivant le.
                principe de ne prendre d’aliments et de boissons qu’on
                n’y soit sollicité par l’appétit et la soif.
                  On doit varier les aliments suivant les besoins de
                 l’économie animale, mais on ne doit jamais faire usage,
                 d’une substance alimentaire que l’on sait par avance
                 ne pouvoir supporter, malgré le plaisir qu’on éprou­
                 verait à en goûter. Les personnes qui s’habituent à
                 n’user que de certains aliments finissent, à la longue,
                 par ne pouvoir en supporter d’autres. Il faut donc
                 varier les aliments autant que possible. Terminons
                en disant que ce n’est pas ce que l’on mange qui nour­
                rit, mais ce que l’on digère.


                           HYGIENE DE LA DIGESTION

                  La quantité d’aliments utile à absorber est diffi­
                cile à apprécier exactement, car elle varie suivant
                l’âge, le sexe, le climat, etc. ; mais, d’une façon géné-î
                raie, elle doit être proportionnelle à la dépense.
                  On a calculé en moyenne que l’alimenation d’un
                adulte ne devait pas s’éloigner, par jour, de 400 gr.
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