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CULTURE FRUITIÈRE — 24I
ou non d’un talon ou d’une crossette de vieux bois, est fiché
en terre au printemps (fig. 136). L’année suivante ou au
bout de deux ans, il est enlevé de la pépinière pour être
mis en place : c’est une bouture chevelée. Ces boutures fran
çaises ont l’inconvénient de ne pas résister au phylloxéra.
Marcottage. — Il consiste à coucher en terre un sarment
adhérent au pied mère, de façon que l’extrémité libre soit
hors de terre et taillée à deux yeux (fig. 137). L’enracine
ment se produit l’année même et il suffit de couper le sar
ment pour obtenir une marcotte ou provin. Pour activer la
reprise, on couche le sarment dans un panier d’osier rempli
de terre fumée. Plus tard, on enlèvera et plantera le provin
avec le panier; cette transplantation ne fera subir
aucun retard au cep. Le marcottage expose le
plant français au phylloxéra.
Greffage. — Le greffage des cépages français A
sur plants américains dont les racines résistent
au phylloxéra est d’une nécessité absolue. La
greffe anglaise est surtout employée. Elle s’opère
sur table au moyen de porte-greffes constitués de
fragments de sarments américains de 20 à 22 cen
timètres de longueur, qui portent au moins deux
Fig. 138.
yeux. Les greffons sont prélevés sur des sarments Greffe an
fertiles de pieds français; ils ont 5 à 6 centimètres glaise.
G, greffon
de longueur et portent un œil o (fig. 138). Ces français ;
greffes sont immédiatement stratifiées dans du S, sujet
américain.
sable ou de la mousse humide, du 15 avril au
15 mai. A cette dernière époque, la soudure est faite et les
greffes sont mises en pépinière dans un sol ameubli et
fumé. Elles sont recouvertes de 4 centimètres de terre légère
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