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190 — LE PARFAIT JARDINIER
Multiplication. — Bien que le semis et le drageonnage
soient utilisables, c’est le greffage en écusson à œil dormant
qui est presque exclusivement employé. On peut toutefois
greffer en fente, en septembre plutôt qu’en avril.
Comme porte-greffe on peut se servir du merisier, du
franc ou du Sainte-Lucie. Le merisier produit des arbres
vigoureux pour vergers, en bons terrains. On doit le greffer
en tête, jamais en pied. Le plant de merisier est obtenu en
semant des noyaux récoltés dans les bois, stratifiés dès l’au
tomne pour obtenir un an plus tard des plants à greffer ou
égrains. On peut arracher dans les bois des merisiers bons
à greffer, les mettre en place, puis les greffer.
Le franc est obtenu du semis de noyaux de cerises quel
conques et sert comme le merisier aux grandes formes, en
terrains siliceux ou argilo-siliceux non calcaires.
Le Sainte-Lucie ou mahaleb, ou faux nerprun, croît spon
tanément dans les buissons en bordure des bois; il porte de
petits fruits noirs en grappes; ses feuilles et sa jeune écorce
sont luisantes. C’est le porte-greffe idéal des terrains secs,
pierreux, calcaires. On le greffe en écusson, parfois en flûte,
avant qu’il soit âgé ; il est utilisé pour obtenir des arbres nains,
buissonnants. Pour obtenir des arbres à haute tige sur sol
maigre, on surgreffe le Sainte-Lucie en pied avec une variété
vigoureuse de bigarreau qui, à son tour, est surgreffée en tête
avec la variété désirée (anglaise hâtive,etc.). Les arbres soumis
à la taille doivent être exclusivement greffés sur Sainte-Lucie.
Formes. — i° Haute tige. On l’obtient en greffant ou en
surgreffant, à im,9o du sol, la variété désirée. On laisse entre
les hautes tiges un intervalle de 5 à 8 mètres;