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CULTURE FRUITIÈRE -w 161
        s’aidant d’un couteau à greffer ou d’une serpette et d’un marteau.
        La fente est maintenue béante à l’aide d’un petit morceau de bois
        dur taillé en coin. Le greffon a 8 ou io centimètres de longueur et
        porte deux yeux. A partir de l’œil du bas {fig. 56), tailler le greffon
        en lame de couteau jusqu’à son extrémité inférieure (4 cm. environ).
        Du côté opposé à l’œil, le rameau est en double biseau, mince,
        effilé, comme le tranchant d’une lame. Du côté de l’œil, l’écorce
        subsiste du haut en bas et le bois conserve une certaine épaisseur.
        Introduire le greffon préparé dans la fente et l’enfoncer de telle
        façon que l’œil inférieur soit compris dans la fente du sujet. L’écorce
        du sujet étant plus épaisse que celle du greffon, il est nécessaire
        de faire rentrer un peu l’écorce du greffon dans le sujet afin que la
        couche sous-corticale de chacun d’eux soit en contact. Le greffon
        étant posé, enlever le coin de bois, puis ligaturer et enduire de
        mastic à greffer toutes les parties à vif.
          On trouve de la cire à greffer dans le commerce. On peut préparer
        soi-même celle qui s’emploie à chaud. En voici la composition
        pour 1 000 grammes :
             Poix blanche ..             300 grammes
             Poix noire ....             300   —
             Résine............          200   —
             Cire jaune .. ..            100   —
             Suif..................       50   —
             Cendre tamisée               5°   —
                                        1 000
          Mettre ces substances dans un vase de terre cuite, sur un feu
        très doux, remuer sans arrêt jusqu’à complète fusion; retirer du feu,
        laisser tiédir et, avant refroidissement, faire, avec cette cire encore
        molle, des pains du volume d’une pomme de terre saucisse, en la
        malaxant dans l’eau froide.
          Ce sont ces pains de cire que l’on fait fondre sur un feu doux pour
        en enduire les greffes.
          On ligature au moyen de raphia ou de ficelle.
          Greffe en fente double. — Le sujet, plus gros, est fendu selon
        son diamètre et reçoit deux greffons au lieu d’un seul {fig. 57).
           PARFAIT JARDINIER.                       II
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