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AVRIL 79
Ces feuilles sont acceptées et achevées par les abeilles
et il s’en fait un grand usage en Amérique et en Angle
terre. Cependant les rayons ne sont pas aussi solide
ment fixés que lorsque les fils sont reliés aux cadres en
haut et en bas et ils ne supportent pas d’être tenus
autrement que dans la position verticale1. De fait,
après avoir eu une grande vogue, on a renoncé à la
fabrication des cires gaufrées à fond plat, aux Etats-
Unis.
L’insertion d’un cadre garni de cire gaulrée dans le
corps de ruche (ou chambre à couvain) doit se faire à
l’une des extrémités, entre l’avant-dernier rayon et le
dernier ; si celui-ci contient du couvain, ce qui ne se
présente guère à l’époque où l’on fait bâtir, la feuille
est placée la dernière. Il ne convient pas de la mettre
au centre et cela pour deux raisons : elle séparerait le
nid en deux, puis la chaleur étant plus forte et les
abeilles plus nombreuses elle pourrait s’affaisser, se
déformer. Lorsqu’une feuille est achevée, on peut en
donner une autre, on fait bâtir plus ou moins, selon
les besoins du rucher, mais on doit toujours fournir
aux abeilles l’occasion de produire un peu de cire au
commencement de la miellée.
Pour obtenir des cellules à mâles, on laisse dans un
cadre, vers l’une des extrémités, un espace d’un demi-
décimètre carré sans le garnir de cire gaufrée.
Il ne convient pas de laisser des feuilles à bâtir dans
une ruche lorsque la miellée ne donne pas ; elles occu
pent inutilement de la place et finissent pas être ron
gées et salies par les abeilles. Il arrive assez fréquem
ment qu’une feuille est achevée du côté intérieur, tandis
1. L’invention est de M. Hetherington et remonte à 1856. Le
procédé consistant à tendre les fils dans les cadres avant de poser
la feuille a été indiqué par le journal Gleanings, en 1859 ; j’ai adopté
ce dernier dès l'année suivante.