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MARS                    19
        sont infaillibles) ou d’impossibilité d’entretenir une
        chaleur suffisante, la part du feu est faite : une partie
        du couvain existant est sacrifiée et jetée hors de la
        ruche, après que les sucs utilisables en ont été extraits.
        Si, au contraire, les vivres ne manquent pas et que les
        apports nouveaux soient abondants, les abeilles stimu­
        lent la ponte de la reine en la nourrissant davantage.
          Si la mère vient à manquer ou si elle donne des
        signes de dépérissement, vite les ouvrières s’occupent
        de lui élever une remplaçante, à moins que la saison
        ne le permette pas.
          Enfin, si les abeilles prévoient que la demeure qui
        les abrite ne suffira bientôt plus à contenir toute la
        population, elles se mettent à élever de nouvelles reines
        et, avant l’éclosion de celles-ci, une partie des abeilles
        part pour fonder une colonie en entraînant la vieille
        mère.
          Le départ des essaims a cependant quelquefois une
        autre cause que le trop-plein de la Tuchée et ce qu’on
        appelle la fièvre d’essaimage qui en est la conséquence.
        Lorsqu’une colonie se trouve ne posséder qu’une jeune
        reine non fécondée et n’a pas de jeune couvain, si cette
        reine sort pour chercher un époux, il peut arriver
        qu’une partie des abeilles la suivent de crainte de la
        perdre. Ce cas se présente chez les essaims secondaires
        ou tertiaires (accompagnés de jeunes reines non fé­
        condées) nouvellement recueillis, ou chez les colonies •
        qui remplacent leur vieille reine morte ou impo­
        tente.
          Les ouvrières, constituant la population de la colo­
        nie, n’ont pas besoin d’être décrites (fig. 3). Les mâles
        sont sensiblement pins gros que les ouvrières et leur
        tête, de forme carrée, est munie de gros yeux ; le
        bruit qu’ils font en volant suffirait à les faire reconnaî­
        tre (fig. 2). La reine ressemble davantage à l’ouvrière
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