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18 MARS
ouvrières et se livrent aux mêmes travaux, se rencon
trent plus souvent dans les races de Chypre, de Syrie
et d’Algérie.
La mère d’une ruchée ne tient point, comme on le
croyait autrefois, le sceptre du gouvernement. La ru
chée est une république féminine dont chaque membre
travaille au bien commun, selon son âge, avec une
activité et une abnégation admirables, sans qu’aucune
autorité ne se fasse sentir. Les mâles n’y sont admis
que pour un temps et sont même sacrifiés ayant leur
heure au moindre signe de disette. Quant à la mère,
elle est certainement l’objet d’attentions et de soins,
car sa vie est plus précieuse que toutes les au très ; elle
est bien l’être indispensable sans lequel la famille ne
peut subsister : son absence amène l’inqinétude, le
désespoir, et finalement la démoralisation des ouvriè
res si elle disparaît à une époque où elle ne peut être
remplacée. Mais elle n’est qu’une citoyenne comme les
autres. Elle pond nuit et jour, c’est sa part du labeur
de la maternité, tandis que les ouvrières en remplis
sent tous les autres devoirs ; ce sont ces dernières qui
nourrissent le couvain et le réchauffent, de même
qu’elles construisent les rayons, pourvoient à tous les
besoins de la ruchée, la défendent au prix de leur
vie et amassent des provisions en vue des mauvais
jours.
La reine pond en raison de la nourriture qu’elle
reçoit des ouvrières et dans les cellules que celles-ci
mettent à sa disposition ; ce sont donc les ouvrières
qui règlent la ponte et elles le font en raison des pro
visions disponibles, de la force de la population et des
circonstances extérieures. Si les provisions manquent
et qu’il n’y ait rien à espérer au dehors, la ponte se
restreint ou s’arrête ; et même dans les cas de grande
disette subite (les abeilles pas plus que l’api culteur ne