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SEPTEMBRE ET OCTOBRE           151
         hivernage si celles-ci ont le temps de les disposer à leur
         convenance tout autour delà place qu’elles choisissent
         pour y former leur nid en forme de sphère. Elles ne se
         tiennent pas volontiers sur du miel operculé ; elles se
         groupent près de l’entrée et placent le miel au-dessus,
         sur les côtés et en arrière du groupe ; puis, à mesure
         que les cellules à miel avoisinantes sont vidées, la
         famille se déplace en masse et insensiblement vers le
         haut ou en arrière, selon la forme des rayons ou de
         l’habitation J.
           Pour évaluer ce qu’une ruche possède de miel, on
         peut se baser sur cette donnée que 3 dcm. carrés de
         rayon en contiennent, les deux faces comprises, envi­
         ron 1 kilo ; un rayon de 12 dcm. entièrement plein
         représentera donc 4 kilos, un Dadant-Modifiée
         3 3/4 kilos.
           Le sirop destiné aux provisions d’hiver doit être aus­
         si dense que possible (voir Avril, Sirop) ; on empêche
         sa cristallisation en y mélangeant 15 à 20 % de
         miel.
           Lorsqu’on nourrit, il y a toujours un certain déchet
         sur la quantité donnée ; ainsi, pour faire 10 kilos de
         provisions operculées on compte 15 à 16 kilos de sirop.
         Il faut, autant que possible, faire absorber en une ou
         deux nuits le complément à donner ; cela empêche
         généralement la recrudescence de ponte, toutes les
           1. Dans les ruches dites jumelles, si les deux entrées sont proches
         l’une de l’autre, chacune des deux colonies établit son groupe contre
         la paroi mitoyenne qui la sépare de sa voisine, parce que c’est là
         qu’elle a le plus chaud, et chaque groupe affecte la forme d’une
         demi-sphère. Dans ces ruches, les provisions sont donc réparties
         autrement que dans une habitation isolée dont la population forme
         une sphère complète, avec vivres de chaque côté et en arrière. Les
         abeilles logées en ruches jumelles consomment moins, ayant moins
         de chaleur à produire, puisque la surface de refroidissement autour
         du groupe est proportionnellement moindre ; mais s’il y a une trop
         grande disproportion de population entre les deux familles, leur
         accouplement présente, à ce qu’a observé le Dr U. Kramer, plus
         d’inconvénients que d’avantages.
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