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1 I8            .HJH.I.ET ET AOUT
                doses analogue à celui du printemps ; les colonies doi­
                vent contenir à l’entrée de l'hiver une forte proportion
                de jeunes abeilles nées en septembre ; c’est une condi­
                tion importante pour un bon hivernage et un bon dé­
                veloppement de la populat ion au printemps. En fai­
                sant cette opération, on redoublera de précautions
                contre le pillage, et, en tout cas, on rétrécira les
                entrées, et on ne nourrira qu’à la tombée du jour.
                  Achat de colonies nues sauvées de l’étouiïage. —
                C'est généralement à la fin de l’été que les étouffeurs
                d’abeilles se livrent à leurs opérations. En leur offrant
                à l’avance d’acheter les populations condamnées, ou
                peut souvent se procurer des colonies à très bas prix.
                On extrait les abeilles par le tapotement (voir Mars,
                Transvasements) ou par l 'asphyxie momentanée 1 et
                on les installe comme des essaims dans des ruches à
                cadres garnies de bâtisses ou de cire gaufrée, puis on
                leur administre (toujours le soir) du miel ou de bon
                sirop à fortes doses. Cinq 'Cadres de 11 à 12 dcm. car­
                rés suffisent généralement pour l’hivernage d’une colo­
                nie issue d’une ruche vuligaire.
                  Dans les régions où les é touffeurs ne font leur récolte


                  1. Ce moyen est très peu recommandable, mais il faut le connaître,
                il peut rendre des services dans des cas exceptionnels; voilà pourquoi
                je décris le procédé : sous la ruche habitée, débarrassée de son plateau,
                on place, renversée, une ruche vide de même diamètre, garnie d’un
                papier lisse pour que les abeilles ne puissent pas s’y accrocher. On
                complète la fermeture au moyen d’un linge lié autour de la ligne
                de contact des deux ruches. Puis, avec un fumoir chargé de chiffons
                nitrés, on envoie de la fumée par l’entrée de la ruche renversée ou
                par un trou pratiqué à une certaine hauteur ; la fumée ne doit pas
                atteindre les abeilles qui tombent au fond. Au bout de quelques
                minutes les abeilles se laissent choir les unes après les autres. Elles
                sont versées sur un carton, puis dans leur nouvelle demeure lorsqu’elles
                reviennent à elles.
                  Il faut environ 5 grammes do. nitre pur (azotate de potasse ou
                salpêtre; pour asphyxier momentanément une ruche. On fait dissoudre
                le sel dans un peu d’eau chaude et l’ou fait absorber la solution par
                des chiffons qui sont ensuite séchés.
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