Page 8 - aux_armes_N6
P. 8
sont plus qu’à 5 kms du P.C. de la Division.
La bataille fait rage au nord de Montélimar.
Aux abords de Dieulefit, de Nyons, où deux
bataillons F.'f.P. contiennent les Allemands
pendant 36 heures jusqu’à l’arrivée des chars
américains.
Cependant ce sont là, de la part de l’enne
mi, des opérations de dégagement destinées à
leur faciliter le passage de la Vallée du
Rhône. Ils forcent le passage à la Coucourde,
mais doivent ensuite franchir la Drôme. Le
pont détruit les oblige à traverser la rivière,
et de nombreux véhicules doivent y être aban
donnés. Du 20 au 29 août entre Montélimar
et Valence, seulement, 1.500 véhicules sont
détruits, près de 200 sont capturés intacts,
3.000 prisonniers sont ramassés, 1 millier
de cadavres restent sur le terrain.
Ceux qui ont franchi ce coupe-gorge, ne
sont pas encore sauvés pour autant. A Fian-
cey, au pont d’Ozon, à la Paillasse, au nord
de l’Isère, et à Serves, et ailleurs, des gam-
mons et des armes automatiques les atten
dent. Chaque fois ils sont contraints de met
tre pied à terre, de dégager la route, d’ins
taller des francs-gardes fixes appuyés par des
chars.
Le 22, le bataillon THIVOLET, dans un
élan irrésistible, s’empare de Romans, après
une lutte sévère. Ces Allemands perdront plus
de 250 hommes, 100 prisonniers sont faits
avec 1 commandant et 3 officiers. Cette me
nace est trop lourde sur le flanc de l’ennemi
qui enverra des blindés de la Panzer, le 26,
pour reprendre la ville.
Entre Isère et Drôme, les compagnies du
bataillon Benezech, dont les Corps-Francs
sont déjà sur la N° 7; quittent le plateau et
commencent l’encerclement de Valence. La 5e
compagnie attaque, en gare d’Alixan, un con
voi que les Allemands survivants sont obligés
de détruire.
Le 26 août, avec l’appui de blindés améri
cains, l’attaque de Valence est tentée à la
nuit, mais la ville qui, 5 jours plus tôt, aurait
ACTION DES MAQUIS DE LA DROME (Suite et fin) pu être prise par surprise, est fortement tenue
par ces postes fixes munis d’artillerie lourde.
Il faudra encore attendre.
Le 14 août, les six bataillons du Sud-Drôme Le 19 août, les premiers blindés américains Cependant la bataille de Montélimar touche
sont mis en place, trois sur la vallée du sont signalés vers Remuzat et le 20 août, trois à sa fin. La 3® Division Américaine remon'e
Rhône au plus près de la n’ 7, un aux cols colonels de l’avant-garde arrivent au P.C. à d’Orange. Les Allemands sont pris entre deux
de Grimone et Cabre, un dans la région de Vachères venant de Gap par la route de Die. feux. Des éléments parviennent, au prix de
Montclus, un sur la n° 94, avec ses avants- Ils font partie d’une brigade de cavalerie lourdes pertes, à s’enfuir sur Valence dans
postes, face au Sud, et dans la nuit du 14 motorisée, qui va prendre position dans la le plus grand désordre. Les autres sont en
au 15 août, avec une stupeur joyeuse, ce sont forêt de Marsanne, et pilonner la N” 7 pour cerclés, anéantis ou faits prisonniers.
les quatre messages d’alerte que nous écou entraver le repli de la 19e armée allemande.
tons. Sur les quatre missions qu’ils nous don Deux bataillons ont donc terminé leurs mis C’est la phase de nettoyage qui commence,
nent, interdiction des voies ferrées, des lignes sions et sont disponibles- Celui qui tenait la et déjà les divisions américaines s’apprêtent
téléphoniques et télégraphiques, des routes, région de Montclus est transféré dans la ré à reprendre leur course vers le nord, cher
guérillas à outrance, trois sont déjà remplies. gion de Nyons. Le troisième bataillon ins chant à devancer l’ennemi en empruntant les
Reste la dernière. Nous sommes prêts et tallé au col de Cabre et au col de Grimone axes secondaires libérés par le maquis. Le
la Drôme pour les exécuter au mieux, peut demande à pousser de l’avant avec les pre 30 les avants-gardes prennent la route de Crest
aligner plus de 7.000 hommes en armes. mières unités américaines. Devançant parfois à Romans, évacuée par les Allemands. Les
les blindés, les gazos du maquis amènent nos compagnies du Centre-Drôme et deux com
Jour et nuit la Nationale 7 est attaquée
depuis Donzère jusqu’à St-Rambert. En une hommes au Monestier qu’ils libèrent. Ils at pagnies du Sud-Drôme, constituent les Francs-
seule embuscade une compagnie du maquis taquent ensuite Pont-de-Claix, et pénétreront Gardes de protection de cette avance. Elles
comprenant la section de choc, détruit quatre dans Grenoble, le 21 août à '7 heures du ma s’échelonnent d’Allex à St-Marcel, ceinturant
camions, tue trente allemands sans leur lais tin. Valence. Dans la nuit, l’attaque est décidée
se!1 tirer un seul coup de feu. Le lendemain les premiers éléments de la et ordonnée. A quatre heures du matin les
36e D.I. U.S.A. viennent renforcer la brigade F.F.I. occupent la banlieue de Valence. Res
Dès le 15, à la sortie de Montélimar, des blindée. A partir de ce jour, dans une colla
écriteaux sont placardés dont voici la tra boration étroite, les F.F.I. sud-Drôme lut tent à réduire les derniers îlots ennemis. La
duction : « Attention ! terroristes, ne circulez teront aux côtés des troupes américaines, résistance est faible. Pourtant quelques ma
qu’en convois ». fournissant l’appui direct de l’artillerie, tra quisards trouvent encore une mort glorieuse
Le 17 août, un de nos groupes a pour mis vaillant avec les blindés, établissent des en arrachant à l’ennemi cette ville que depuis
sion capitale de faire sauter le pont routier barrages, car les Allemands, surpris par cette des mois ils regardent du haut des contre-'
de Livron sur la Drôme, détruit en juillet par canonnade sur leurs arrières, vont essayer forts du Vercors, et où ils ont rêvé d’entrer
bombardement, mais réparé depuis. L’opéra de faire sauter ce bouchon ou de le con en vainqueurs. Ils y pénètrent les premiers
tion est menée à bien et le pont présente une tourner. Ils disposent des « Tigres » et des e« capturent plus de 800 prisonniers.
coupure de 27 mètres, destruction qui sera « Mark V » du 11e Panzer. Ils s’engagent Ils n’ont voulu laisser à personne l’honneur
décisive dans la batail'e qui bientôt va se sur la route de Montélimar à Crest, parvien d’achever ainsi la libération du département
livrer. nent jusqu’à Cléon qu’ils incendient. Ils ne de la Drôme.