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Valréas ; 47 porteurs de brassards sont   Vassieux. Le soir, en présence du Gé­  qui s’appuient dans le massif de Ro-   mes, tués à leurs armes automatiques,
      fusillés. Le 15, c’est Saint-Donat qu’oc­  néral Joseph et des missions alliées, a   chechinard, elle est contrainte de se   que par une colonne allemande qui
      cupe une forte colonne après mitrail­  lieu à Die une prise d’armes avec   replier après avoir subi des pertes   les prend à revers par le col de Mari-
       lage par avions. Mongols et Kur4es   remise de décorations et défilé.   très lourdes.         gnac. Journée glorieuse pour le maquis.
       pillent et violent, martyrisent deux   M. Yves Farges prononce un discours.   Le Secteur Sud-Drôme ne sera guère
      hommes, en fusillent trois, achèvent un   Tous ceux qui étaient présents ne sont   inquiété. Tout l’effort de l’ennemi se   D’autres engagements vont se suc­
      jeune blessé de 15 ans.         pas prêts d’oublier cette fête natio­  concentre vers ce massif du Vercors,   céder jusqu’au 10 août. Les allemands
        Mais les 19. 20 et 21 juin, aux   nale célébrée sous l’occupation.  qu’il enserre étroitement, et c’est le   attaquent au col des Limouches, à Vau-
       abords de Montclus, 80 F.F.I. dis­  Dès ce jour, les signes prochains   secteur Centre qui subira leur assaut.   gelas, sur Egluy, sur l’Escoulin où ils
       posant d’un F.M., d’une mitrailleuse   d’une attaque allemande générale ap­  Ils vont pendant les jours qui suivent   parviendront jusqu’à un kilomètre du
       et de gammons, infligent de lourdes   paraissent. L’ennemi ne peut laisser   s’acharner à le transpercer, à dégager   P.C. départemental. Un engagement
       pertes à l’attaquant. Le premier jour,   sur ses arrières planer une pareille me­  les axes, de façon à affamer les ma­  plus important est mené à bien par la
       plus de 80 Allemands sont tués, 2 cars   nace. Des concentrations de troupe sont   quisards, les obliger à se resserrer   compagnie Maboux contre une colonne
                                                                                                     allemande descendant du Vercors aux
       et 3 voitures légères sont détruites ;   signalées, tout autour du plateau du   pour enfin les anéantir. Mais la tra­
       2 canons de 37 avec leurs caissons,   Vercors, à Valence, dans la Vallée du   gédie des Glières ne se renouvellera   abords d’Hauterives. Deux voitures
       2 mortiers, 3 voitures et une moto en   Rhône. La bataille commence le 18   pas. A chaque attaque, après avoir   sont anéantis au bézuka, 6 officiers
       parfait état changent de camp. Fu­  juillet au col de Grimone. Du renfort   sonné durement l’ennemi, les maqui­  sont tués. Le reste met pied à terre.
       rieux, les Allemands reviennent en   est aussitôt envoyé, mais les Alle­  sards dégageront les routes, mais fe­  L’accrochage dure jusqu’à minuit. 6
       force. Les 20 et 21 juin, après de durs   mands semblent résolus. Ils attaquent   ront planer sur les flancs de l’assail­  maquisards sont pris et fusillés, 2 sont
       combats où les mortiers font mer­  en force par les montagnes et le 19,   lant une menace continuelle. Leurs   tués en tirant au bazuka, mais à Beau-
       veille, les F.T.P. doivent se replier   après avoir fait subir de lourdes pertes   pertes seront lourdes, les nôtres très   repaire les Allemands ramènent plus
       sur Remuzat. D’après un rapport al­  aux Allemands, nos troupes doivent   légères. Après avoir dégagé la N. 93,   de 30 morts et 50 blessés. Partout ils
       lemand de Gap, les Allemands auraient   abandonner le col. Les S.R. annoncent   les Allemands vont essayer de s’em­  brûlent, ils pillent, mais ils subissent
       eu en trois jours 350 hommes hors de   l’encerclement du plateau. Le 20 juil­  parer des routes secondaires contrôlées   de lourdes pertes.
       combat dont 137 morts.         let au soir, les Allemands occupent   par les maquisards. Pour les empê­  ,C’est vraiment la guérilla, payante
         Les Allemands attaquent le 22 à   Crest: Le 21, l’attaque générale se dé­  cher de concentrer' leurs forces, ils at­  et l’on comprendra ce propos à Va­
                                                                                                     lence d’un officier supérieur allemand,
       Combovin, appuyés par l’aviation. Les   clenche. L’intention de l’ennemi est,   taquent en même temps Beaufort et la   rapporté par un officier français de la
       nôtres se portent au secours des civils   par un mouvement en tenailles, de dé­  vallée du Quint. S’ils s’emparent des   commission d’armistice : « Nous ne
       et sont surpris par l’attaque des blin­  gager la Nationale 93 tandis qu’il   routes et font leur jonction, les ma­  sommes parvenus à aucun résultat po­
       dés. Six radios et téléphonistes sont   attaque le plateau du Vercors par des   quis du Vercors proprement dit reje-   sitif. Là où nous avons voulu passer
       massacrés. Le premier P.C. du dé­  planeurs.                   tés dans les forêts qui le bordent, par   en force nous y sommes parvenus,
       partement brûle, mais les Allemands   Partant de Crest, il s’engage sur la   les attaques parties du Villars-de-Lans   mais nous n’avons pu anéantir et en­
       évacuent le plateau. Cet échec est   route de Die. Une première embus­  et par. les éléments arrivés en planeurs   cercler aucune formation. Les terro­
       vengé a la Rochette. Les Allemands se   cade au pont des Grands Cheneaux   à Vassieux, sont voués à la destruction.
       retirent comptant 40 tués, laissant 4 vé­  réussit à merveille : 1 auto mitrail- 1   Quatre compagnies du bataillon Be-   ristes sont partout. Ils nous dressent
                                                                                                      des embuscades* Dès que nous nous
       hicules détruits dont 2 chenilleMes.   leuse, 1 side-car sont détruits à la   nezech reçoivent le choc d’une forte
       Ne voulant plus s’aventurer dans la   grenade Gammon, 30 Allemands sont   attaque d’infanterie appuyée par l’ar­  éloignons ils nous suivent. Au cours
                                                                                                      de ces journées, nous avons perdu 60
       montagne, ils préfèrent anéantir par   tués, plus de 50 blessés. Rendus pru­  tillerie, devant Beaufort et Gigors.   hommes par jour ».
       leur aviation les villages. Gigors est   dents, les Allemands progressent à   Les compagnies occupent de fortes
       détruit, Plaq-de-Baix, Beaufort et   pied mais, cette fois encore, sur la   positions naturelles et sont bien com­  A partir du 10 août, les renseigne­
       Saou sont durement touchés. Un Jun-   route en direction d’Espenel. Avant   mandées. La bataille fait rage toute   ments qui nous parviennent montrent
       ker est abattu au F.M. Dans les dé­  d’engager la première colonne, les of­  la journée. Le repli sera ordonné en   que l’ennemi retire ses forces des zo­
       bris on compte 5 cadavres dont le   ficiers s’avancent et examinent les ro­  fin d’après-midi, et s’effectuera dans   nes qu’il contrôlait. Par crainte des
       Commandant d’escadrille.        chers. Rien. Ils font signe d’avan­  d’excellentes conditions. Les allemands   représailles • contre les civils, les ma­
         Au début de juillet, Hermine est   cer et la colonne progresse. C’est le   parviennent jusqu’à Beaufort et incen­  quisards ne se jettent sur leurs arriè­
       appelé au Commandement des Hautes-   moment que les gammonniers atten­  dient les maisons que l’aviation avait   res qu’au dernier moment. .Cependant
                                                                                                      des camions découverts reçoivent des
       Alpes. C’est le Commandant Legrand   dent. Cette fois encore, 50 Allemands   épargnées, mais ils ne progressent pas
       qui le remplace. Le P.C. départemen­  sont tués. Alors le gros de leur infan   au-delà, et se replient le soir sur Crest   pleins chargeurs de F.M. et les der­
                                                                                                      niers escadrons de Mongols passeront
       tal s’installe à l’Escoulin.    terie de montagne, forte de plus de   où ils ramènent plus de <0 morts et   à Crest, souvent déchargés de leurs
         Les premiers jours du mois, plus   1.000 hommes, progresse désormais par   une grande quantité de Blessés. Ils   cavaliers.
       calmes, sont consacrés à organiser le   les crêtes. Il faut bien se résoudre à   achèvent deux blessés qui n’ont pu   Le 10 août, un Commando améri­
                                                                      être ramenés. Nous comptons en outre
                                       décrocher, d’autant plus que, partant
       secteur, à assurer l’action du comman­                         7 blessés.                      cain parachuté de 15 hommes vient se
        dement. Les deux routes Est-Ouest   du col de Grimone, les Allemands,                         mettre à notre disposition.
       sont gardées par barrages. 17 kilomè­  après avoir été arrêtés dans les gor­  A l’autre extrémité aux abords du
       tres de rail sont enlevés sur la voie   ges du Clandasse, progressent vers   Pont des Tourettes gardé par une com­  Le 13, c’est une section de choc en­
                                       Die. Ils y feront leur jonction le
        ferrée de Gap à Valence.       22 juillet. Le 22, une colonne ennemie   pagnie, 5 camions sont immobilisés et   tière qui est parachutée dans le sud-
                                                                                                      Drôme ainsi que 6 officiers. Signes
                                                                      mis hors d’usage. De nombreux alle­
         Les parachutages sont nombreux ;   partie de Romans, s’empare de Saint-   mands sont tués. Autour du pont qu’ils   avant-coureurs du débarquement. Les
       cette période culmine au 14 juillet où   Nazaire-en-Royans, mais contre-atta-   ont fait sauter, les maquisards résistent   liaisons jusque-là assurées à grands
        72 forteresses volantes parachutent   quée par deux compagnies (du Capi­  victorieusement. Ils ne seront contraints   peines par d’héroïques jeunes filles re­
       plus de 1.000 containers d’armes sur  taine René et du Capitaine Fayard)   de se replier,après avoir perdu 3 hom­  prennent normalement.
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