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sés par le médecin de l’école dans les
              deux premières catégories Hébert. Sur
              les 8, 6 ont été éliminés dès la première
              semaine au deuxième examen médical.
              L’examen médical n’était pas, bien enten­
              du, la seule méthode de sélection. Les
              fiches individuelles des candidats com­
              portent la notation précise des examens
              de français et de mathématiques. Sur ce
              dernier point, on a essayé! de ne pas être
              trop sévère et de tenir compte de la lon­
              gue période d’inaction intellectuelle à
              laquelle ont été contraints les jeunes de
              la Résistance au cours de ces deux der­
              nières années : le programme de mathé­
              matiques du stage de quatre mois ne
              comprend d’ailleurs que les connaissances
              d’algèbre et de trigonométrie élémentai­
              res nécessaires à un officier d’infanterie.
                Une fois admis, les candidats sont ré­
              partis en trois sections de vingt vivant
              chacune dans un châlet de bois. Il y a
              eu, dans ce premier stage d’élèves-offi­
              ciers, quelques sous-officiers du maquis
              assez âgés pour avoir fait leur service
              militaire et suivi autrefois les cours de
              P.M.S. ou même des pelotons d’élèves
              sous-officiers, et pour avoir fait confir­
              mer par l’expérience du maquis l’instruc­
              tion militaire qu’ils avaient déjà reçue.
              Les instructeurs chefs de section dispo­
              sent donc chacun d’un ou deux élèves
              auxiliaires dans certains exercices. Mais
              dans la vie de châlet, ces anciens rentrent
              dans le rang et obéissent comme les au­
              tres au chef de chalet ; celui-ci change
              tous les huit jours pour qu’à tour de rôle
              tous les stagiaires puissent assumer des
              responsabilités et donner la mesure de
              leur aptitude à commander des camara­
              des. A la fin de chaque semaine, le chef
              de chalet vient rendre compte au com­
              mandant du centre de la façon dont il
              a rempli son mandat et il est invité à
              faire lui-même un bilan loyal des réus­
              sites et des échecs de son commandement
              — à l’officier qui l’interroge de rectifier
              ce bilan et de donner aux stagiaires les en­
              couragements, les punitions et les con­
              seils qui lui permettront de faire lui-
              même les changements de conduite né­
              cessaires. —
               Au cours du premier mois, le pro­
              gramme d’instruction générale est réduit
              à sa plus simple expression : 3 ou 4 heu­
              res par semaine. Il s’agit surtout, au
              début, de mettre en forme physiquement,
              les jeunes stagiaires et de les accoutumer
              progressivement mais vigoureusement à
              une vie physique intense. Rien n’est épar­
              gné pour cela : gymnastique, épreuves
              sportives d’endurance, d’habileté, ou de
              vitesse, athlétisme, exercices de combat,
              marches en montagne, boxe, escrime,
              tous les moyens sont bons pour mettre
              les stagiaires en état de subir sans risques
              le régime des trois mois suivants. Une
              fois ce stade dépassé, ils pourront mener
              côte à côte un surentraînement militaire
              et intellectuel.


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