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tour de F Arbre et l’on chante à nouveau, les fillettes
leurs poupées serrées dans les bras, les garçons explo­
rant l’intérieur d’une machine compliquée ; les aînés
font revivre par des récits les veillées de Noël du passé
et laissent ainsi planer sur la réunion une douce note
de mélancolie.
Les bougies s’éteignent à regret et dehors dans la
nuit blanche et calme, les cloches de toutes les églises
de la ville carillonnent, dominées par les notes plus
graves du gros bourdon de la Cathédrale dont la si­
lhouette caractéristique est familière dans le monde en­
tier.
Notre Cathédrale, sous les voûtes de laquelle le
Général LECLERC vient d’effacer à jamais la souillure
de l’ennemi abhorré.
♦
* ♦
A Strasbourg comme ailleurs Noël 44 sera moins
riche en sucreries et en jouets, la veillée se fera devant
un poêle sans feu, des êtres chers mianqueront autour
de la table familiale.
Mais ceux qui auront le bonheur de vivre ce pre­
mier Noël de liberté que beaucoup de mes compatriotes
passeront encore en exil loin des leurs, ce Noël dans la
Patrie retrouvée, après plus de quatre ans de sépara­
tion, s’en souviendront longtemps comme étant le plus
beau de leur vie.
A. VOGELSPERGER. Service Cinématographique de l'Armée- Correspondant de guerre : Belin.

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