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rend  au  bout  de  deux  ou  trois  minutes  de  combat,  mais  au
             2e,  il  faut se battre un  quart d'heure et menacer les assiégés de
             fusiller  les  prisonniers.  Ruse  de  guerre  qui  réussit,  car  ils  se
             rendent.  De  notre  côté,  aucun  blessé.  Chez  l'ennemi,  par
             contre,  deux  morts  et  trois  blessés  graves  sur  un  effectif  de
              14  hommes.  Total  de  la  récupération:  9  fusils,  un  fusil-mi-
             trailleur,  une  caisse  de  munitions  et  50  grenades.  Deux  jours
             plus  tard,  les  Italiens  se  mettaient  en  chasse  avec  un  effectif
             de  150  hommes.  Ils  se  rendirent  au  chalet  que  les  « Diables
              Rouges »  occupaient  au-dessus  de  Bernex,  mais  sans  trouver
             leur  proie.
                 Le  10  août,  le  camp  de  Montfort  est  attaqué.  Groupant
             47  hommes  de  l'A.S.  et  des  F.T.P.,  le  camp  tout  entier  sera
             fait  prisonnier après  une  courte  lutte qui  coûta  la  vie  de  deux
             patriotes.  Six  cents  Italiens  avaient  participé  à  l'opération.
              Les  prisonniers  seronf  déportés  de  l'autre  côté  des  Alpes,
             jugés  par  un  tribunal  militaire,  et  contraints  au  travail  pour
              l'ennemi.  L'a  défaite  italienne  les trouvera dans le  département
             des  Alpes-Maritimes  d'où  beaucoup  d'entre  eux  regagneront
              la  Haute-Savoie  et  prendront  de  nouveau  une  part  active  à
              la  Résistance.
                 Plusieurs  traîtres  sont  abattus  en  ce  même  mois  d'août,
              un  à  Evian,  un  autre à  Thonon.  Baudin  d'Annemasse échappe
              de justesse,  mais  il  ne  perd  rien  pour attendre et sera exécuté
              le  mois  suivant.
                 A  Thonon,  par  contre,  les  agents  de  la  police  municipale
              sont  arrêtés  et  enfermés  à  l'hôtel  Savoie-Léman  pour  avoir
              refusé  de  collaborer  avec  la  Milice.
                 L'activité  de  nos  hommes  se  développe.  Les  mairies  sont
              visitées,  les  gros  trafiquants  obligés  de  rendre  gorge.  De
              nombreux  sabotages  sont  effectués.
                 Notre  service  de  liaison  est  parfaitement  organisé.  Grâce
              aux  cheminots,  nous  ne  sommes  jamais  coupés  de  l'E.M.  et
              nous  avons  un  dépôt  à  Aix,  ainsi  qu'à  Annecy,  Chambéry  et
              dans  toutes  les  villes  importantes  de  la  Haute-Savoie.  Le
              service  de  renseignements  ne  reste  pas  inactif  lui  non  plu~;
              il  prend de l'ampleur.  Plusieurs chefs de  gares sont des nôtres.

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