Page 38 - RI3_Francs_tireurs
P. 38
AU VERRIER
Le camp d'Alex vient d'être attaqué par les Italiens, le
17 juin. Le chef, Ancrenaz, qui avait brutalement supplanté
notre camarade O ..... était, au moment du combat, en train de
faire la noce à Annecy. C'était un sous-officier de la colo-
niale, membre de l'A.S. Ce triste sire passait son temps à
dépouiller de leur argent les jeunes réfractaires qui mon-
taient au camp. Malgré la bravoure exemplaire dont certains
firent preuve, le camp fut défait par les fascistes. Deux ca-
marades, dont Maurice Coulomb, furent tués en combattant,
et nous perdîmes une mitrailleuse, onze fusils-mitrailleurs,
une trentaine de fusils et vingt-quatre mille cartouches prises
par les assaillants. 0 ..... , qui venait d'apprendre l'attaque,
était parti immédiatement en renfort avec seize volontaires,
dont huit espagnols. Mais il arriva malheureusement trop
tard et dut se contenter de recueillir les rescapés au nombre
de vingt-deux. Par la suite, il procéda à une réorganisation
et pour procurer des subsides au camp, les hommes furent
momentanément contraints de se louer pour une coupe de
bois. C'est seulement quelques jours plus tard que nous ap-
prîmes qu' Ancrenaz avait vendu le camp. Il fut condamné et
exécuté par l'A.S. gui avait d'ailleurs plusieurs crimes cra-
puleux à lui reprocher.
A CHAMPLAITIERS
Le camp, qui a été formé par l'A.S. de Thorens au mois
de mai, est placé sous la direction de notre camarade L. .... ,
avec O ..... pour adjoint. L'effectif est de soixante-sept hom-
mes. Malheureusement, les courants attentistes se sont dé-
veloppés dans la région, et le camp n'obtient jamais d'armes.
Toutes les semaines, par contre, les Italiens pourchassent nos
camarades qui doivent se cacher dans les bois. Les diri-
geants A.S. interdisent toute action. Mis à part l'enlèvement
du Comte de Thorens (qui s'échappera après trois jours de
captivité), et une importante rafle de mulets sur les marchés
de la ville, le groupe Champlaitier n'a aucune activité. C'est
36