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11  y- eut  après  les  premières  escarmouches  avec  les  forces
              de  police  de  Vichy,  une  réelle  confusion  parmi  les  réfractai-
              res.  Un  grand  nombre  d'entre eux  cherchaient du  travail  chez
              les  habitants  de  la  région  ;  les  autres  encadrés  par  ceux
              qui  avaient  gagné  ces  maquis  parce  que  évadés  des  camps
              de  concentration  ou  traqués  par  les  polices  pour  action  poli-
              tique  anti-nazi,  constituèrent  les  premiers  camps  de  Parti-
             sans  F.T.P.  qui  cherchèrent  d'abord  à  s'armer  puis  à  porter
              des  coups  à  l'ennemi  et  à  sa  machine  de  guerre.
                 Les  compagnies  de  sédentaires  se  formèrent  à  la  même
             époque  que  les  maquis  de  réfractaires,  leur  premier  objectif
             fut  de  ravitailler  ceux-ci.  Elles  groupèrent  par  la  suite  des
              réfractaires,  puis  parallèlement  à  la  transformation  des  ma-
             quis  en  unités  de  combat,  elles  participèrent  à  l'action  di-
             recte  contre  l'occupant  par  des  exécutions  de  traît~s,  sabo-
             tages,  etc ...  Certaines  même  tendirent des  embuscades  impor-
             tantes.
                 Il  y  eut  en  1943,  une  tendance  générale  à  ce  que  chaque
             compagnie  sédentaire  entretînt  un  corps-franc,  petit  groupe
             qui  effectuait  toutes  les  opérations  périlleuses,  alors  que  le ·
             gros de la compagnie se contentait de  prospecter et ravitailler
             le  corps-franc.  Cette  tendance  attentiste  par  excellence  fut
             difficile  à  combattre,  et  ce  n'est  qu'après  la  terrible  répres-
             sion  du  premier  trimestre  1944,  qu'il  fut  possible  en  rassem-
             blant  deux  ou  trois  maquis  et  en  les  renforçant  de  groupes
             de  sédentaires  décidés  à  quitter  leur  domicile  et  leur  travail
             pour  engager  la  lutte,  de  former  les  compagnies  de  Parti-
             sans.  Ces  unités  n'avaient  en  principe,  aucun  contact  avec
             les  sédentaires  et  étaient  commandées  directement  par  le
             chef  du  sous-secteur,  les  services  de  ravitaillement  en  vivres
             et  en  munitions  étaient  organisés  par  le  même  échelon.
                Il  n'y  eut  pas  en  Haute-Savoie  de  bataillon  de  Partisans,
             bien  qu'au  début  d'août  1944,  le  C.M.R.  de  la  R.1.3  ait
             dressé  un  plan  de  rassemblement  par  trois  compagnies  de   ◄
             Partisans  pour  former  des  bataillons.  Le  débarquement  du
             15  août  et  la  rapide  libération  du  département  en  empêchè-
             rent  la  réalisation.  Ce  ne  fut  que  pendant  la  bataille  de  Mau-
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