Page 342 - Merveilles Industrie Tome 4
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336                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                 Il faut toujours préférer l’eau de source ou   sance à deux espèces très-différentes de biè­
               de rivière à l’eau de puits, en raison des sels  res : la bière haute et la bière basse, la pre­
               de chaux contenus dans cette dernière. Si  mière fermentant à une température de
               l’eau est trouble, il faut la purifier par la"  4-15° environ, grâce à la levure superfi­
               filtration ou le repos.                   cielle, la seconde obtenue par la fermenta­
                 Dans quelques brasseries, on purifie l’eau  tion à -j- 5° à -J- 4°, avec la levûre de fond.
               de rivière en la filtrant à travers des couches
               de sable, de charbon et de gravier. L’eau de
               l’Isar, qui sert, à Munich, aux opérations des
               brasseries, contient, en dissolution ou en              CHAPITRE III
               suspension, beaucoup de sels calcaires ou
                                                         PROCÉDÉ GÉNÉRAL POUR LA FABRICATION DE LA BIÈRE.
               magnésiens. Avant de s’en servir, on la laisse   — PREMIÈRE OPÉRATION I PRÉPARATION Dü MALT.
               reposer dans de grands réservoirs, pour que
               les particules terreuses tenues en suspension   Les matières qui entrent dans la fabrica­
               se précipitent. En même temps, le bicarbo­  tion de la bière étant ainsi connues du lec­
               nate de chaux, perdant son acide carbonique  teur, nous pouvons entrer dans l’exposé des
               par l’exposition à l’air, du carbonate de  opérations qui composent cette fabrication,
               chaux neutre se dépose, et l’eau est ainsi  en commençant, ainsi que nous l’avons dit
               débarrassée d’une grande partie des sels  dans le plan de cette Notice, par le procédé
               calcaires.                                général, pour passer ensuite à la description
                 On pourrait purifier les eaux trop calcai­  des méthodes spéciales à chaque pays.
               res destinées aux brasseries, en les addi­   Si l’on fait abstraction des différences de
               tionnant d’un peu de chaux hydratée, qui,  la pratique selon les nationalités, et si l’on
               ramenant à l’état de carbonate de chaux neu­  veut décrire un procédé général, et, pour
               tre le bi carbonate de chaux tenu en disso­  ainsi dire, théorique, on peut dire que la
               lution dans l’eau, et décomposant également  fabrication de la bière se compose de quatre
               le sulfate de chaux qui peut s’y rencontrer,   opérations successives, à savoir :
               précipite toute la chaux à l’état insoluble.
                                                          1° Préparation du malt, ou transformation de la
               Nous avons fait connaître ce procédé élégant   graine des céréales en matière sucrée ;
               et pratique d’épuration des eaux, dans la   2° Préparation du moût ;
               Notice sur l’industrie de l’eau qui fait partie   3° Fermentation du moût :
                                                         4° Conservation de la bière et soins à lui donner.
               de ce recueil (1), et cité en exemple l’emploi
               de cette méthode pour l’épuration des eaux   Nous consacrerons ce chapitre à la prépa­
               destinées aux chaudières des locomotives au  ration du malt.
               chemin de fer d’Orléans.                     La transformation du grain d’orge en ma­
                                                          tière sucrée, constitue la préparation du
                 Ferment. — Le ferment, ou levure, joue  malt, ou le maltage.
               également un rôle essentiel dans la fabrica­  C’est par la germination de la graine, arti­
               tion de la bière. Nous dirons, en parlant de  ficiellement provoquée, que l’on produit la
               la fermentation des moûts, ce qu’il importe  transformation de l’amidon que contient
               de savoir sur le rôle et le mode d’emploi de  cette graine, en sucre, capable de donner
               ce ferment. Constatons seulement qu’il existe  ensuite naissance, grâce à la levure, à une
               deux variétés de levures, la /ewtzre superfi­  fermentation alcoolique. Sans la germina­
               cielle et la levûre de fond, qui donnent nais-  tion, l’amidon de la graine ne se transfor­

                 (1) Tome III, page 103.                 merait pas en sucre.
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