Page 74 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 74

70                     MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                       chose. Nous avons vu en parlant, dans ce   bouta une température plus élevée que l’eau
                       recueil, de l’industrie de la Teinture (1),   pure.
                       que les autoclaves sont très en usage dans   Lorsque l’eau est saturée de sels, elle bout
                       les ateliers où l’on s’occupe de la préparation   à une température constante, qui peut être
                       des couleurs d’aniline.                   très-élevée. Le physicien Legrand a fait une
                                                                  série d’expériences sur dix-sept sels diffé­
                         11 est une dernière circonstance qui in­  rents, pour déterminer le point d’ébullition
                       flue sur le point d’ébullition de l’eau : c’est   de l’eau saturée de ces sels. Nous citerons
                       la présence des sels tenus en dissolution   seulement douze de ces sels, que nous réu­
                       dans cette eau. On sait que l’eau de mer   nissons dans le tableau suivant :




                                                                        POINTS d’ÉBL’LI.ITION  QUANTITÉS DE SEL
                                       DÉSIGNATION DES SELS.                  en            qui saturent
                                                                       degrés centigrades.  100 parties d’eau.


                        Chlorure de baryum................................................................  104°,4   60,1
                        Carbonate de soude............... .................................................  106°,6   48,5
                        Chlorure de potassium............................................................  108°,3   59,4
                        Chlorure de sodium................................................................  178°,4   41,2
                        Chlorhydrate d’ammoniaque..................................................  114°,2   88,9
                        Azotate de potasse..................................................................  115°,9   335,1
                        Chlorure de strontium.........................................................  117°,8   117,5
                        Azotate de soude.....................................................................  121°,0   224,0
                        Acétate de soude......................................................................  124°,4   209,0
                        Carbonate de potasse...............................................................  135°,0   205,0
                        Azotate de chaux......................................................................  151°,O   362,0
                        Chlorure de calcium................................................................  179°,0  325,0



                         Le point d’ébullition de l’eau est loin   et réciproquement. Un mélange d’eau et
                       d’être proportionnel à la quantité de sels   d’alcool bout à une température inférieure
                       qu’elle renferme. 11 y a autant d’irrégula­  à 100°, parce que l’affinité des molécules de
                       rité sous ce rapport que pour la solubilité   l’alcool pour l’eau entraîne celle-ci dans
                       des sels dans l’eau à différentes tempéra­  leur volatilisation.
                       tures.                                       La présence de l’air dans l’eau facilite
                         D’autres sels, au lieu d’élever le point   beaucoup l’ébullition de ce liquide. Privée
                       d’ébullition de l’eau, l’abaissent. Le sulfate   d’air et chauffée dans un vase ouvert, l’eau
                       de magnésie, le borate de soude et le sul­  peut acquérir, d’après M. Donny, une tem­
                       fate de zinc sont dans ce cas, d’après     pérature de 180° centigrades, et, une fois
                       M. Achard. Le sulfate de cuivre ne modifie   arrivée à ce degré de chaleur, produire
                       pas le point d’ébullition de l’eau.        une explosion par l’effet de sa vaporisation
                         Le mélange de l’eau avec des liquides    subite.
                       plus volatils, peut abaisser son point d’ébul­
                       lition, et cela d’autant plus que la propor­  En passant à l’état de gaz ou de vapeur
                       tion du liqùide volatil est plus considérable,  l’eau augmente de dix-sept cents fois son
                                                                ! volume : en d’autres termes, 1 litre d’eau
                         (1) Tome II, pages 673, 675, etc.      i liquide se transforme en 1,700 litres de
   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79