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670 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Voici celte formule : présent justifié celte prévision. Ils n’ont
subi encore aucune dégradation. Ces blocs
Mastic d’asphalte.......................................... 100kl‘
Cailloux de calcaire dur aussi peu spon­ sont formés d’un massif intérieur de moel­
gieux que possible et cassé à des grossaurs lons cimentés par du béton d’asphalte, et
différentes, depuis celle du poing, jusqu’à d’un revêtement extérieur tout en béton d’as­
celle d’une noisette................................... 80 >>
Bitume raffiné................................................ 5» phalte. On a épargné, ainsi au milieu de la
masse, la matière bitumineuse, dont le prix
On peut voir dans les chantiers de la Com­ est assez élevé. Elle eût été inutile dans les
pagnie générale des asphaltes, à Paris, un parties qui ne sont pas en contact avec l’eau
exemple remarquable de ce genre de fonda­ de la mer. Les moellons, par leur poids,
tions. Un broyeur Carr qui faisait autrefois conservent aux blocs la solidité qui leur
trembler les maisons de tout le quartier, fonc­ est nécessaire pour résister à l’assaut des
tionne maintenant sans bruit et sans impri­ vagues.
mer de secousses au sol environnant. Le béton d’asphalte, qui a été employé à
Dans la rue Watleau un autre chantier cet usage, était composé ainsi :
olfre également l’exemple d’un broyeur et
d’un concasseur réduits au silence par leur Mastic d’asphalte.............................. 95kil
Bitume pur...................................... 5 »
installation sur du béton d’asphalte.
Galets ou pierre cassée................... 50 »
Le béton d’asphalte a reçu une autre
application dans les fondations sous-ma­ Les blocs ont été construits dans des es­
rines. pèces de grandes caisses en charpente, ou­
Les mortiers et les ciments hydrauliques, vertes. Sur le fond de ces caisses, on a éta­
qui résistent indéfiniment dans l’eau douce, bli un quinconce de moellons à longue queue.
n’ont dans la mer qu’une durée très-res­ Dans l’espace libre entre ces moellons, on a
treinte. L’eau de la mer est fortement char­ coulé du béton d’asphalte, que l’on a pilonné
gée de sels de diverse nature. Les plus avec des dames de fer. C’est ainsi que l'on
contraires à la solidité des ciments et mor­ a constitué la face inférieure du cube. Sur
tiers sont les sels de magnésie. Les sels ma­ cette face on a élevé la maçonnerie intérieure,
gnésiens réagissent sur les silicates qui com­ sans toutefois l’approcher de plus de 1 déci­
posent les ciments et les mortiers; ils les mètre des quatre faces latérales de la caisse
transforment en produits solubles, et dans et du plan passant par ses arêtes supé­
un temps relativement court, il ne reste plus rieures. Les espaces vides, de forme paral-
rien des massifs qui paraissaient les plus lélipipédique, ménagés entre le moyeu de
solides. maçonnerie d’une part et de l’autre les pa­
L’eau de la mer, qui dissout si rapidement rois de la caisse et le plan des arêtes supé­
les silicates, est, au contraire, sans action rieures, ont été remplis de béton d’asphalte.
dissolvante sur le bitume qui entre dans la On a constitué ainsi des blocs qui sont
composition de l’asphalte et du mastic d’as­ assez pesants pour résister à la violence des
phalte. On a donc pensé à en tirer parti vagues et qui sont protégés de tous côtés
pour la construction des digues, des jetées par une substance inattaquable par l’eau
sous marines et pour tous les blocs exposés à de mer.
la réaction incessante des eaux de la mer.
Les blocs de 9 mètres cubes que l’on a
immergés à la Pointe-de-Grave, au sud de
l’embouchure de la Gironde, ont jusqu’à