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668                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


               la Compagnie du gaz, du Grand-Hôtel, de    autres, de manière à se toucher par la partie
               l’hôtel du Louvre et du Nouvel-Opéra, et   inférieure; il faut qu’elles soient placées
               une grande quantité d’avenues en divers   sur le sol de façon à s’y trouver parfaite­
               quartiers.
                                                          ment d’aplomb, sans aucun porte-à-faux.
                 Pour donner une idée du développement      Pour assurer ce parfait aplomb, il suffit
               rapide del’industrie asphaltique, nousdirons   de chauffer légèrement les plaques en les
               que la Compagnie générale des asphaltes,   exposant simplement au soleil pendant la
               propriétaire de la mine de Seyssel et de   belle saison, ou en les plaçant pendant
               la mine du Val de Travers, a exécuté,      quelques minutes dans une bassine A
               aux frais de la ville de Paris,de 1862 à   (fig. 290), remplie d’eau et posée sur un
               1871, pour 16,o00,000 francs de travaux,   foyer C. La dalle ainsi ramollie épouse
               tant en mastic d’asphalte qu’en asphalte   exactement la forme du sol sur lequel on la
               comprimé.                                 place. On fait la pose en commençant par
                                                         l’entrée de la pièce à daller, et on procède
                 Malgré les avantages que présente l’as­  ainsi en avançant surles plaques déjà posées,
               phalte comprimé pour le revêtement des    et en vérifiant souvent le niveau au moyen
               chaussées, ce système présentait une diffi­  d’une règle bien droite.
               culté qui a été heureusement levée. Pour    Quand les plaques sont toutes en place,
               une application sur une surface restreinte,   on s’assure que les bords de chacune ne dé-
               l’asphalte comprimé exige les mêmes frais   saftleurent pas les bords des plaques voisi­
               généraux que pour une chaussée tout en­   nes, puis on les soude entreelles, au moyen
               tière. C’était là un sérieux inconvénient.   du mastic, qui se compose de mastic, d’as­
               M. I uéon Malo, ingénieur de la Compagnie   phalte en pains et d’un peu de bitume. On
               des asphaltes de Seyssel, a imaginé de    concasse le mastic en petits morceaux dans
               comprimer à l’avance la poudre d’asphalte   le pochon, E, et on le place sur le feu,
               dans des moules où elle prend la forme de
                                                         tout comme les plombiers font fondre leurs
              dalles ou de carreaux. La pose de ces car­
                                                         soudures.
              reaux est facile et l’on ne trouverait pas
                                                           Quand la matière est rendue pâteuse, on
              de petite ville où un maçon ne puisse
                                                         en prend une petite quantité sur une spatule
              l’exécuter.
                                                         en bois et on l’applique dans le joint, comme
                 On commence par ramollir les plaques
                                                         si on mastiquait une vitre. Il faut nettoyer
              avant de les poser les unes à côté des autres;
                                                         avec soin la rainure du joint avant d’y cou­
              puis on coule du mastic à joint dans les in­
                                                         ler le mastic; la poussière qu’y déposeraient
              terstices qu’elles laissent entre elles. La su­
                                                         les chaussures, suffirait pour empêcher la
              ture est complète etcetassemblage fonctionne
                                                         soudure.
              comme une plaque monolithique. La com­
              pression même exercée par la circulation,
              contribue rapidement à produire cet effet.
                 Voici comment on procède pour exécuter               CHAPITRE IX
              un pavage avec ces dalles d’asphalte.
                                                         LE BÉTON D’ASPHALTE. — SON EMPLOI. — ISOLEMENT DES
                On commence par préparer le terrain
                                                           CONSTRUCTIONS HUMIDES. — FONDATIONS DE MACHINES.
              comme s’il s’agissait d’v verser du mastic   — FONDATIONS SOUS-MARINES.
              d’asphalte, ou de l’asphalte comprimé, en­
              suite on procède à la pose des dalles.       On appelle béton d'asphalte un mélange
                Les dalles sont posées à côté les unes des   de gros cailloux et de mastic d’asphalte. Nous
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