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632 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

les Indes, d’abord à Calcutta, puis à Madras à la surface de l’étang gelé; ils sont ainsi
et à Bombay. poussés jusqu’au rivage du lac.
Le succès de l’entreprise de Frédéric Du rivage, on place la glace, morceaux
Tudor en a fait naître beaucoup d’autres. par morceaux, sur un plan incliné, où elle
Depuis l’année 1852, le commerce d’expor­ est remontée par une machine à vapeur
tation de la glace d’Amérique a pris un jusqu’à une certaine élévation. De là, on la
grand développement. Il s’étend jusqu’à la porte à la glacière, par un second plan
Chine, l’Amérique du Sud, l’Australie et incliné en sens contraire et moins rapide,
l’Europe. A Calcutta, l’on a construit, pour qui se raccorde avec le premier. On se sert
emmagasiner la glace, un immense édifice, d’une grue à vapeur pour arrimer les blocs
avec de triples murs, dont les intervalles dans la glacière.
sont remplis de paille, et qui ne contient Les glacières de Boston peuvent emmaga­
pas moins de 30,000 tonnes de glace. Lon­ siner jusqu’à 300,000 tonnes de glace. Dans
dres est également un entrepôt important les environs de New-York, on en récolte
de la glace américaine. annuellement cette quantité, qui est presque
La glace se prenait, au début, dans de pe­ entièrement consommée par la ville et les
tits lacs, ou étangs, situés aux environs localités voisines.
de Boston, d’où elle était amenée au port Quand la glace est bien arrimée dans la
de Boston par le chemin de fer. Aujour­ cale des navires, et disposée en un magasin
d’hui, un grand nombre de lacs de l’A­ à glace d’après les principes exposés plus
mérique du Nord contribuent à fournir haut, les blocs traversent l’équateur sans
la glace. Son extraction se fait méthodi­ perdre sensiblement de leur poids.
quement. Quand la croûte a atteint 12 à Le commerce de la glace occupe, dans
15 centimètres d’épaisseur, on la coupe à l’Amérique du Nord, plus de 20,000 per­
la scie, en rectangles de 60 centimètres de sonnes, et met en mouvement, chaque année,
côté, et on l’enferme dans des glacières plus de 3 millions de capitaux. Le lac
provisoires. Rockland seul, dans l’Etat de New-York,
Poui' couper la glace, on se sert d’un ins­ fournit 100,000 tonnes de glace par an,
trument tranchant, porté sur une plate­ c’est-à-dire plus que la terre la mieux culti­
forme, que traîne un cheval, et qui se ma­ vée et la plus productive.
nœuvre à peu près comme une charrue. Dans La glace américaine a trouvé récemment
les sillons tracés par ce soc tranchant, on une rivale dans celle de la Norwége. On
passe un second instrument semblable, exporte aujourd’hui de ce pays en France,
adapté à une machine également traînée une certaine quantité de glace.
par des chevaux, et qui coupe plus profon­ Les glaciers de la Suisse sont généra­
dément la glace, sans toutefois la diviser lement exploités. Leur glace, taillée et en­
entièrement. 11 n’y a plus alors qu’à séparer fermée dans des caisses spéciales, est expé­
les blocs ainsi délimités, au moyen d’une diée, par les chemins de fer, dans quelques
scie à main. On laisse flotter librement les parties du midi de la France.
fragments séparés dans des canaux pratiqués

FIN DE L’INDUSTRIE DU FROID ARTIFICIEL.