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628 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE
les suifs et les stéarines, avant de les sou plications qui peuvent être faites du froid
mettre à la presse. Le froid est utile pour artificiel.
précipiter la paraffine, extraire les huiles Mais de toutes les industries, la brasserie
grasses, solidifier les savons, durcir les chan est celle qui doit recevoir les plus utiles ser
delles et les bougies, et il ne peut être rem - vices des appareils frigorifiques. Grâce à
placé que par des procédés lents et dis l’action du froid, on donne aux rafralchis-
pendieux qui donnent rarement un résultat soirs d’une brasserie la température exacte
satisfaisant. ment nécessaire à la fermentation du moût,
Dans la fabrication de l’eau de Seltz et des selon la température régnante ou les diffé
boissons gazeuses, pendant que la pompe re rentes sortes de bières qu’on veut fabriquer.
foule le gaz acide carbonique dans le réci Les brasseurs consomment des quantités
pient-saturateur la température s’élève, par considérables de glace; il est évident qu’ils
suite de la compression, et la dissolution auraient tout avantage à remplacer la glace
du gaz dans l’eau devient difficile. Le par le froid produit au sein de leurs cuves
travail de la pompe est pénible au-dessus par les appareils frigorifiques récemment
de -|- 15°; on n’obtient de bons effets qu’à acquis à l’industrie.
-j- 10°. Si l’on pouvait opérer à une tempé
rature de— 3 on — 4°, on obtiendrait d’ex
cellents résultats, avec infiniment moins
de travail. 11 serait facile d’entourer le ré
cipient-saturateur d’une enveloppe réfrigé CHAPITRE VI
rante, ou d’abaisser au degré voulu la tem
LA CONSERVATION DE LA GLACE. — COMMENT ON CONSTRUIT
pérature de l’eau aspirée par la pompe. UNE GLACIÈRE.
Pendant l’été, l’activité de la fermenta
tion rend parfois le travail des distilleries, Nous xrenons de faire connaître les moyens
des sucreries et des brasseries, très-difficile, très-divers de fabriquer industriellement de
et même impossible. On pourrait conserver la glace ; mais il ne suffît pas de produire la
longtemps le jus de betterave et de canne glace, il faut encore la conserver.
s’ils étaient soumis à une basse tempéra On appelle glacières les magasins dans
ture. Souvent les rafraîchissoirs des su lesquels on enferme de là glace, pour la pré
creries ne peuvent se maintenir au degré server de la fusion.
constamment favorable à une cristallisation La construction des glacières présente de
régulière. Un appareil frigorifique ferait très-frappantes applications des principes
disparaître tous ces inconvénients, en main de la physique. Pour conserver la glace dans
tenant la température au degré voulu, quelle les magasins, il faut la mettre à l’abri de
que fût la chaleur extérieure. Ce procédé, la chaleur du dehors. Les corps extérieurs
joint à celui du traitement des jus par l’al pourraient céder du calorique à la glace,
cool, qui permet leur transport, rendrait soit par rayonnement, soit par contact, il
les plus grands services à l’agriculture, en faut donc isoler ces corps au moyen de sub
permettant de presser les betteraves à la stances qui soient mauvaises conductrices de
ferme, et de livrer lesjusaux raffineries, au la chaleur, et en même temps, athermanes^
fur et à mesure de la consommation des ré c’est-à-dire ne se laissant pas traverser par le
sidus par le bétail. calorique. Le bois et la brique réunissent
La conservation des fourrures, des laines, ces deux conditions.
des tissus en général; etc., sont d’autres ap La construction d’une glacière serait donc