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614                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE

                     qu’il puisse condenser sans cesse le gaz am­  Nous décrirons l’appareil de MM. Liénard
                     moniac. Il se refroidit au moyen de Yéchan-   et Hugot, parce que le liquide volatil au­
                     geurde température ,\,X. Dansent appareil,   quel ces constructeurs ont recours est com­
                     en effet, marchent en sens inverse, de l’eau   plexe, c’est un mélange d’éther sulfurique
                     qui arrive chaude de la chaudière A, et la so­  et de sulfure de carbone.
                     lution ammoniacale qui descend froide du    L’appareil se compose (fig. 270) de trois
                    vase T. Ces deux liquides se cèdent mutuel­  pièces principales :
                     lement du calorique, si bien que le liquide   1° D’une pompe pneumatique, P, placée au
                     parti de la chaudière à la température de   rez-de-chaussée, sur un petit massif en ma­
                    -f-130°, arrive au vase à absorption T, à la   çonnerie ;
                    température de + 20° seulement, et que le j   2° D’un condenseur, C, placé également
                     liquide que la pompe ramène par le tube O à \  au rez de-chaussée, près de la pompe pneu­
                    la chaudière, et qui est refoulé froid, ou à 2°   matique, et qui se compose d’un rafraîchis-
                    seulement par cette pompe, est porté, en   soir en tôle et d’un système vertical tubu­
                    sortant de Y échangeur de température, à près   laire en cuivre ;
                    de 100°, et qu’il s’introduit, par conséquent,   3° D’un congélateur-réfrigérant, R, placé
                    déjà très-chaud dans la chaudière. C’est là   dans une cave, et se composant d’une bâche
                    une des dispositions les plus ingénieuses   en bois garnie de plomb, et d’un système
                    du curieux appareil de M. Carré.           horizontal tubulaire, en cuivre, relié à l’une
                      Telles sont les dispositions générales de   de ses extrémités, à une cornue x, qui con­
                    cet appareil, dont le fonctionnement pour   tient le mélange d’éther sulfurique et de
                    la fabrication continue de la glace, ne laisse   sulfure de carbone, et à l’autre extrémité à
                    rien à désirer.                            la calotte y, qui communique au tuyau d’as­
                       La légende qui accompagne la figure 269 ,  piration t.
                    explique avec plus de détails les destina­   Un agitateur, A, se trouve placé en tête
                    tions de tous ses organes.                 du congélateur-réfrigérant.
                                                                 Le congélateur et le condenseur sont
                      Les principes sur lesquels M. Ferdinand   réunis à la pompe pneumatique par des
                    Carré a fondé le grand appareil que nous   tuyaux, t et t'. Le condenseur est réuni au
                    venons de décrire, ont été appliqués par d’au­  congélateur par le petit tuyau t".
                    tres constructeurs dans quelques appareils.   Lorsque la cornue x est chargée du mé­
                    Nous mentionnerons deux de ces systèmes,   lange d’éther sulfurique et de sulfure de
                    celui de M. Ch. Tellier et celui de MM. Lié-   carbone, et que la bâche du congélateur R
                    nard et Hugot.                             est remplie d’eau saturée de sel marquant
                      L’appareil de M. Ch. Tellier, qui fonc­  20 à 23° à l’aréomètre de Baume, on met
                    tionne dans Yusine frigorifique, établie par   la pompe pneumatique en mouvement ; le
                    cet ingénieur à Auteuil, présente des dis­  vide qui se fait dans le congélateur met Je
                    positions qui diffèrent peu de celles que   fluide en vapeurs. De ce changement d’état
                    M. Ferdinand Carré a réalisées dans son    résulte un froid considérable, qui se com­
                    grand appareil. Il serait donc superflu de   munique au bain d’eau saturée de sel dans
                    le décrire. Nous dirons seulement que      lequel on place les carafes remplies d’eau
                    M. Ch. Tellier ne fait pas usage d’ammo­   que l’on veut congeler.
                    niaque, mais d’éther méthylique, composé     Les vapeurs d’éther et de sulfure de car­
                    très-volatil, et qui possède une grande cha­  bone, après avoir traversé le système tubu­
                    leur latente.                              laire du congélateur R, sont aspirées par le
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