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LE BLANCHIMENT.                                  473
















































                                Fig. 208. — Le blanchiment des toiles sur le pré.

         qui doivent être teintes, on se contente de   aqueuse de chlore à l’influence de la lu­
         les lessiver avant de les traiter par le chlore   mière solaire, et il recueillit, au moyen d’un
         ou les chlorures.                        tube recourbé engagé sous un récipient plein
           Ayant entouré de glace un flacon conte­  d’eau, le gaz qui se dégageait. Or, ce gaz
         nant une dissolution aqueuse de chlore,   était de l’oxygène. Quand les bulles eurent
         Berthollet s’aperçut que le liquide prenait   cessé de se dégager, la liqueur avait perdu
         une forme concrète, et donnait au fond de   sa couleur et son odeur : elle ne renfermait
         l’eau un précipité jaunâtre. Nous savons au­  plus que de V acide muriatique (chlorhydri­
         jourd’hui que le corps solide qui se forme   que). Cette expérience égara Berthollet,
         ainsi est un hydrate de chlore, c’est-à-dire   quant à la vraie nature du chlore; elle lui fit
         une combinaison de chlore et d’eau.      conclure que ce corps était de l’acide chlor­
           Berthollet fit une expérience très-belle,   hydrique oxygéné, qui, dans celte circons­
         mais qui, mal interprétée, ou plutôt inter­  tance, avait été décomposé par la lumière en
         prétée selon les idées du temps, le confirma   oxygène et en acide chlorhydrique.
         dans son erreur sur la prétendue composi­   La vérité est que, sous l’influence de la
         tion du chlore. 11 soumit une dissolution  lumière, le chlore décomposait l’eau et for-
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