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INDUSTRIES


                                                        DU


                BLANCHIMENT ET DU BLANCHISSAGE









                         CHAPITRE PREMIER                 colorées et des corps gras, qui font tache ;
                                                          elles se sont déposées par l’évaporation des
                                                          liquides qui les tenaient en dissolution.
                HISTORIQUE. — LA DÉCOUVERTE DU CHLORE PAR SCHEELE.
                 — APPLICATION FAITE PAR BERTHOLLET DU CHLORE AU   Le blanchiment et le blanchissage, ou
                 BLANCHIMENT DES FILS ET DES TISSUS. — THÉORIE DE
                                                          blanchiment domestique, sont donc les deux
                 L’ACTION DÉCOLORANTE DU CHLORE. — LE CHLORE EM­
                                                          divisions de cette Notice.
                 PLOYÉ PAR LES FABRICANTS DE ROUEN, LILLE, PARIS, ETC.,
                 ET PAR LES FABRICANTS DE LA BELGIQUE.----LES CHLO­
                 RURES DÉCOLORANTS.                         On opérait autrefois le blanchiment des
                                                          tissus, surtout des tissus de lin, de chanvre
                  Les matières textiles, propres à la fabri­  et de coton, en les étendant sur un pré. Les
                cation des tissus et des étoffes, telles que   conditions qu’il fallait chercher à réaliser
                le lin, le chanvre, le coton, la laine et la   pour la réussite de l’opération, étaient d’ar­
               soie, sont recouvertes, dans leur état brut,   roser souvent les tissus et d’avoir soin de
                de filaments déliés, enduits de substances   faciliter la libre circulation de l’air et de la
               qui sont étrangères à la fibre, et qui sont   lumière au-dessous des étoffes, en laissant
               colorés. Ces sortes d’enduits doivent être   l’herbe croître à une hauteur suffisante.
               enlevés ou détruits par l’opération du blan­  C’est donc par l’action combinée de l’air,
               chiment. Ce n’est qu’après avoir subi cette   de la lumière et de l’eau que l’on parvenait
               opération, que les matières textiles peuvent   autrefois à blanchir les étoffes et les tissus,
               être employées aux usages de la vie.       sans autre dépense que celle du temps et
                  On peut encore considérer le blanchiment   d’un espace convenable et bien disposé.
               comme une préparation préliminaire et né­    Plusieurs expositions sur le pré sont in­
               cessaire à la teinture, car les substances   dispensables pour obtenir une décoloration
               colorées et grasses qui recouvrent la fibre,   complète; l’opération est aidée et accélérée
               nuisent aux opérations de la teinture.     par des lessivages bouillants.
                  Les tissus livrés au commerce se salissent   La matière colorante subit, de cette ma­
                par l’emploi qu’on en fait. Le linge surtout   nière, une transformation : elle se change en
                perd vite sa propreté. Les matières qui se   une résine, qui est soluble dans les alcalis,
                déposent ainsi sur le linge et sur les tissus,   c’est-à-dire dans une dissolution de carbo­
                dans les usages domestiques, sont enlevées   nate de potasse, de soude ou d’ammoniaque.
                au moyen d’une opération qui se nomme       Le temps nécessaire au parfait blanchi­
                blanchissage. Ces impuretés sont des matières   ment des toiles sur le pré, est de plusieurs
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