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                     ment pénétré dans la bouteille. 11 ne reste   bague de la bouteille et dans le liège où il
                     plus alors qu’à dégager le bouchon et le   s’incruste. On peut alors couper les deux
                     goulot du baguin et à fixer le bouchon soit   bouts sans que le moindre relâchement se
                     par le ficelage, ce qui demande deux per­  produise. Le pouce du tireur abandonne
                     sonnes, soit par l’emploi de l’anneau en fil   aussitôt le bouchon, et il remplit une nou­
                     de fer et de la bandelette en fer-blanc, ce   velle bouteille, tandis que le ficeleur forme
                     que le tireur peut faire seul.            un second nœud qui se croise à angle droit
                        Enfin on cesse de presser du pied la pé­  avec le premier sur le bouchon.
                     dale, et on retire la bouteille de dessous le
                     robinet (fig. 190).                         Voilà comment on procède pour la mise
                        Le bouchon peut être maintenu par une   en bouteille de l’eau de Seltz. Examinons
                     bandelette en fer-blanc fixée autour du   maintenant l’appareil pour le tirage dans
                     goulot par une bague en fil de fer, ou par   les siphons. Nous en avons déjà dit quel­
                     une simple ficelle. Dans le premier cas,   ques mots, mais nous devons l’expliquer
                     l’anneau en fil de fer est posé d’avance au­  maintenant d’une manière détaillée.
                     tour du goulot de la bouteille, où il reste   Les dispositions de cet appareil sont ex­
                     constamment. Lorsque la bouteille bouchée   trêmement ingénieuses. Une colonne R (fig.
                     est retirée du robinet, on prend de la main   193), fixée au sol porte tout le système. La
                     droite (fig. 491) la bandelette en fer-blanc   tige mobile, mue par la pédale B, au lieu
                     par une de ses extrémités, et on l’introduit   de se terminer en tampon ou bloquet, porte
                     par l’autre entre le bouchon et le baguin,   une sorte de main ou d’armature articulée, II,
                     en fléchissant légèrement le pied et main­  qui soutient une cuirasse en cuivre C, sur
                     tenant le bouchon avec le pouce de la      laquelle se replie, par un éperon articulé,
                     main gauche. On rabat ensuite les deux     une contre-partie ou autre demi-cuirasse.
                     extrémités de la bandelette dans l’anneau   Le siphon renversé est placé dans cette cui­
                     en fil de fer à l’aide du couteau, puis on   rasse ; sa tête repose dans une cavité creusée
                     les recourbe en crochet sur elles-mêmes.   sur le sommet de la tige A, et placée sur
                       Si le bouchon doit être maintenu par     le même plan perpendiculaire que le cône
                     un nœud de ficelle, c’est un second        D. Un levier recourbé et articulé C, reçoit
                     ouvrier qui pose cette ficelle. Le tireur en­  d’un ressort placé dans la douille du bras et
                     lève la bouteille du baguin du tirage de la   sur la tige, le mouvement qui le fait ap­
                     main gauche, et la pose dans le calebotin   puyer sur le levier du siphon et ouvrir au­
                     placé devant l’ouvrier chargé de former le   tomatiquement la soupape en même temps
                     nœud, en ayant soin de tenir toujours le   que faction du pied, pesant sur la pédale,
                     pouce appuyé sur le liège. L’ouvrier fice-   élève la tige mobile et la main H et engage
                     leur assis devant le tabouret, tenant la bou­  le bec du siphon dans le cône du robinet de
                     cle qui doit se serrer au-dessous de la cor­  tirage D. L’eau arrive du saturateur par les
                      delière et qu’il a fermée d’avance, la place   tuyaux des deux raccords numéro 5 et nu­
                      aussitôt autour du goulot comme on le voit   méro 7. Deux soupapes F, ouvrant toutes
                      sur la figure 192. Croisant ensuite deux fois   deux sous l’action d’une clef à poignée, per­
                      l’un sur l’autre les deux bouts de la ficelle   mettent, l’une au liquide d’entrer dans le
                      au-dessus du bouchon, il prend le couteau   vase, l’autre à l’air comprimé dans le siphon
                      de la main droite, le trèfle de la main gau­  de s’échapper.
                      che, enroule la ficelle autour de leurs man­  Les siphons, ou vases siphoïdes, sont en
                      ches, et serre avec force le nœud sous la   verre blanc, bleu, vert ou jaune. Leur
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