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36 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Éthiopie........................ 13» 4,300 » en ont trouvé sur le faîte de la Jungfrau et
Andes de Quito............ 1° sud 4,820 » du Schreckhorn.
Andes de Bolivie, flanc
orient......................... 16° 4,850 n M. Schlagintweit a donné une liste de
— flanc occident. 10" 5,640 » 45 espèces végétales recueillies sur les Alpes,
Andes du Chili............ 33» 4,480 » entre 3,200 et 4,800 mètres d’altitude, c’est-
Andes de Patagonie... 43» 1,830 »
Détroit de Magellan.... 54» 1,130 )) à-dire à des hauteurs glacées où l’on croirait
la vie végétale déjà éteinte ou impossible.
On ne saurait accepter toutefois comme
absolument exactes les altitudes admises Dans les climats chauds, comme dans le
dans ce tableau. En effet, le phénomène de midi de l’Europe, la neige fond en tombant.
la limite des neiges persistantes est très-com­ Aussi ne la considère-t-on dans ces climats
plexe. 11 dépend de la température, de l’état que comme une pluie froide. Eu remontant
hygrométrique de l’air, de la forme des vers le nord, on trouve des contrées inter­
montagnes, de la direction des vents ré­ médiaires où le séjour de la neige sur le sol
gnants et de leur contact, soit avec la terre, est plus long, et d’autres où elle persiste
soit avec la mer, de la hauteur totale de la pendant presque tout l’hiver. Pour qu’il y
montagne et du degré d’escarpement de ses ait séjour constant des neiges hivernales, il
versants, enfin de l’étendue et de l’élévation faut deux circonstances réunies : un grand
absolue des plateaux qui supportent cette nombre de jours de neige, et un grand nom­
montagne. bre de jours de gelée.
Toutes ces causes réunies donnent à la Si l’on consulte le tableau du nombre des
limite des neiges perpétuelles le caractère jours de neige, qui a été tracé par quelques
d’une grande variabilité. Sur les cimes élan­ météorologistes, on trouve que ce nombre
cées des Alpes suisses, les neiges persis­ augmente depuis les bords de la Méditer­
tantes commencent à 2,700 mètres de hau­ ranée, Marseille, Florence, Rome, où elle
teur, et quelques rares lichens y colorent à est rare, jusqu’aux steppes de la Sibérie et
peine les roches qui sortent du linceul glacé. au sommet des Alpes, où il y a soixante-six,
Sur le Chimborazo, en Amérique, M. Bous- quatre-vingt-sept et cent seize jours de neige
singault a encore vu des saxifrages adhérer par an.
aux pierres à 4,800 mètres de hauteur, qui
est la limite des neiges sur cette montagne.
Sur les flancs de la Cordillère orientale du
CHAPITRE IV
haut Pérou, Pentland a vu la limite in­
férieure des neiges perpétuelles descen­
LA GLACE. — LA GLACE AUX POLES TERRESTRES. —
dre rarement au-dessous de 5,200 mètres, BANQUISES ET CHAMPS DE GLACE. — MANIÈRE DE MET­
tandis que dans les Andes de Quito, plus TRE EN ÉVIDENCE LES FORMES CRISTALLINES DE LA
GLACE. — LES CRISTAUX DE GIVRE SUR LES CARREAUX
voisines de l’équateur, cette limite est de
DE VITRE. — DIVERS EFFETS MÉCANIQUES PRODUITS PAR
4,800 mètres. LA CONGÉLATION DE L’EAU. — LE PHÉNOMÈNE DU re­
Lorsqu’on visite ces immenses champs de gel. — APPLICATIONS DE CE PHÉNOMÈNE. — LES GLA­
neige, on est surpris d’y rencontrer encore CIERS DES MONTAGNES, LEUR MODE DE FORMATION ET
LEURS PROPRIÉTÉS. — LA MARCHE DES GLACIERS.
des traces de la vie organique. Jusqu’aux
plus hautes cimes, on découvre sur les ro­ On appelle glace l’eau solide formée au
ches qui percent la neige, de larges surfaces sein de l’eau liquide par le refroidissement
couvertes de lichens et d’autres végétaux de celle-ci. Beaucoup de circonstances pro­
d’un ordre inférieur. MM. Agassiz et Desor duisent des différences sensibles dans le