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INDUSTRIE DE L’EAU. 395
difficultés. Le terrain était si peu accidenté lomètres, que Darcy résolut, vers 1855,
que l’on put marcher presque toujours en le problème de la fourniture d’eau de
li»ne droite. Quelques tubes-siphons durent Dijon.
être employés pour la traversée des val Sous le rapport des eaux publiques, la
lées un peu profondes et pour franchir la ville de Dijon était dans une situation déplo
Deûle. rable lorsque le conseil municipal s’oc
Le bâtiment des machines et des pompes, cupa de pourvoir à ce besoin d’utilité géné
construit près du réservoir inférieur, ren rale. Les habitants avaient pour toute eau
ferme une grande salle destinée aux ma potable des puits particuliers et une cen
chines à vapeur et aux pompes à eaux. Sa taine de puits publics qui n’étaient pas
longueur est de 24 mètres sur 12““,80 de même recouverts, en sorte que le seau,
largeur. Les machines à vapeur sont hori qui puisait l’eau destinée aux usages do
zontales à haute pression et détente et à mestiques, ramenait quelquefois le corps
condensation. Des réservoirs d’air accom d’un chien ou d’un chat noyé depuis plu
pagnent les pompes à eau. sieurs jours. Par suite de la perméabilité du
Le bâtiment des chaudières fait suite à ce sol, les eaux contenaient toujours, dans des
lui des machines. Les chaudières envoient proportions considérables, des sels terreux
de la vapeur à 5 atmosphères. et des matières d’origine organique. Ces eaux
La force de chaque machine est de près étaient non-seulement désagréables, mais
de cent chevaux-vapeur. malsaines, et on leur attribuait certaines
ma'adies qui affectaient les habitants.
La distribution d’eaux de la ville de Di Aussi depuis quatre siècles l’autorité mu
jon est due à un ingénieur d’un grand mé nicipale de Dijon cherchait-elle les moyens
rite, H. Darcy, inspecteur général des ponts de doter la ville d’une eau abondante et
et chaussées. pure qui put convenir à toutes les exigences
Darcy a donné la description des travaux de la salubrité.
auxquels a donné lieu la fourniture d’eau Darcy fut chargé par le conseil municipal
à Dijon, dans un ouvrage qui a pour titre : de pourvoir Dijon en eaux potables. Cet in
Les fontaines publiques de la ville de Di- génieur se posa d’abord la question sui
Ce volume n’est pas seulement con vante : Quel est le volume d’eau nécessaire à
sacré à l’exposé des travaux faits pour la l’alimentation d’une ville? 11 trouva, par
distribution de l’eau à Dijon ; c’est un vé des recherches comparatives, que ce vo
ritable traité sur la conduite des eaux, ana lume, en tenant compte des usages domes
logue à celui que l’on doit à Dupait, tiques et industriels, de l’alimentation des
Traité de la conduite des eaux, qui a été pu fontaines publiques et de l’arrosage des
blié postérieurement et que nous avons cité rues, doit être de 150 litres par tête et par
plusieurs fois. On trouve dans l’ouvrage de jour.
Darcy les renseignements les plus précis sur 11 fallait, pour fournir à la ville de Dijon
tout ce qui concerne les distributions d’eaux 150 litres par tête, trouver, d’après le
potables. chiffre de sa population, un volume de
C’est en amenant à Dijon les eaux d’une 4,500,000 litres par jour. Où les prendre ?
source excellente, la source du Rosoir, On ne pouvait penser aux puits artésiens,
éloignée de Dijon d’une vingtaine de ki qui avaient été proposés d’abord, mais qui
n’auraient donné qu’un débit insuffisant.
lt) 1 vol. in-i, avec atlas. Paris, 1836. Pour élever les eaux de la rivière de l’Ouche,