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400 MERVEILLES DE L’INDESTRIE.

jours, complété ce service par une dériva­ une construction carrée, sur les parois de
tion de la petite rivière du Lez, qui coule à laquelle, à l’intérieur, on lit, en face : C’est
2 kilomètres de Montpellier. icy ma nessance; à gauche, ces mots : Je
L’eau de la source de Saint-Clément est fais icy mon ceiour; et à droite : Adieu, mes
amenée à Montpellier par un aqueduc sou­ amis, iepar.
terrain qui, aux abords de la ville, se ter­ Saint-Clément est à la hauteur de 61 mè­
mine par un pont-aqueduc d’une telle élé­ tres au-dessus du niveau de la mer, et la
gance et d’une si heureuse position, qu’il place du Peyrou où aboutit l’aqueduc, esta
peut être cité comme le plus remarquable 51 mètres.
monument de ce genre. La longueurdel’aqueduc estde 13,904 mè­
C’est au milieu du dix-huitième siècle tres, et sa pente totale de 4 mètres. Le ré­
que le projet de conduire à Montpellier les servoir placé à la source de Saint-Clément,
eaux de Saint-Clément fut arrêté par les est à 9 mètres au-dessus du château d’eau
Etats du Languedoc. L’ingénieur en chef du Peyrou. La pente totale est de 4m,02
des travaux de la province du Languedoc, sur 13,904 mètres de longueur; et la hau­
le célèbre Henri Pitot, natif d’Aramon teur de distribution étant de 2m,60 au-des­
(Gard), fut chargé de ce travail, et il lutta sus du seuil de la porte du Peyrou, la pente
sans désavantage contre les architectes ro- ( totale du réservoir d’origine à celui de dis­
mains du pont du Gard. Comme il arrive , tribution avait été fixée à 6m,76, avec une
toujours, les oisifs et les esprits chagrins économie de 2m,74, abandonnée aux besoins
contestaient le mérite de l’œuvre, et met- | de l’entrepreneur.
laient en question le succès. « Quand l’a­ Depuis la source, â Saint-Clément, jus­
queduc sera terminé, l’eau n’arrivera pas, » J qu’au Peyrou, l’aqueduc parcourt donc un
disaient-ils. espace de 13,904 mètres, 10,384 mètres sont
On avait fini par ébranler la confiance de bâtisen moellons, et3,520 en pierre de taille.
l’archevêque de Narbonne, M. de Dillon, Dans la même étendue, la rigole parcourt
président des Etats du Languedoc. L’arche- ; 8,772 mètres au-dessous du niveau du sol,
vêque manda près de lui l’ingénieur: et 4,252 mètres au-dessus de ce niveau. Une
« Monsieur Pitot, lui dit-il, êtes-vous bien partie est soutenue par des arceaux de di­
sùr de vos opérations? On affirme que les verses hauteurs, selon la profondeur des
eaux de Saint-Clément ne monteront pas au ravins et des cours d’eau que l’aqueduc doit
Pevrou. traverser.
— On a parfaitement raison, Monseigneur, Depuis le réservoir dit des arcades jus­
répondit Pitot ; les eaux ne monteront pas I qu’au Peyrou, une longueur de 880 mètres
au Peyrou : elles y descendront. » est supportée par le pont-aqueduc, composé
Ce fut un grand jour que celui où, les tra­ de deux rangées d’arcades, placées l’une
vaux étant achevés, on vit, malgré les prévi­ au-dessus de l’autre. Il y a cinquante-trois
sions contraires, l’eau de Saint-Clément ar­ grands arceaux et cent quatre-vingt-trois
river à Montpellier. Des paris avaient été petits; chacun des grands arceaux en sup­
ouverts pour ou contre, et un élan d’en­ porte trois petits. Toutefois, vingt-quatre de
thousiasme patriotique salua la descente de ces derniers, du côté du réservoir des arca­
l’eau dans le réservoir du château d’eau, !
des, reposent sur le sol. Ces arcades sont
encore en construction. construites en pierre de Saint Jean deVédas
Les sources de Saint-Clément sont au jusqu’au niveau de la rigole, la partie su­
nombre de trois. L’une est enfermée dans | périeure en pierre de Saint-Geniès. Les