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298 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

terminée qu’en 1671, n’en donna que 25 à30. nouvelle machine fut établie sous le pont
La distribution des eaux de la pompe de la Tournelle, du côté de l’île Saint-Louis,
Notre-Dame se fit par quinze nouvelles fon­ par M. Friquet de Vaurole. Cette ma­
taines pifbliques, dont l’emplacement fut chine, qui n’eut aucun succès, fut détruite
approuvé par un arrêt du Conseil du roi, le 4 juin 1707.
en date du 22 avril 1671. Le prévôt des Cependant les machines du pont Notre-
marchands et les échevins furent autorisés Dame n’avaient pas tardé à se détériorer,
à vendre à prix d’argent l’eau excédante. et elles arrivèrent bientôt à un état complet
Les nouvelles fontaines furent érigées en de dépérissement. Celle du petit moulin ne
moins de deux ans, avec un grand luxe de donnait plus que 10 pouces d’eau ; elle fut
sculptures, tables de marbre et inscriptions. réparée par Servais Rennequin, dontles pro­
Le 2 juin 1673, on arrêta une nouvelle positions furent acceptées le 21 mai 1700.
répartition des eaux publiques de Paris, qui Après les réparations, le produit, en 1705,
se trouvèrent distribuées comme il suit: fut trouvé de 35 pouces. Les pompes du
grand moulin furent aussi reconstruites à
Les eaux des Prés-Saint-Gervais desservirent 9 fon­
neuf l’année suivante. Nous représentons
taines publiques et 19 con­
cessions avec......................... 11 pouces 54 lignes. ici (fîg. 138), les anciennes pompes du pont
Les eaux de Belleville, 7 Notre-Dame.. Les Parisiens se souviennent
fontaines et 46 concessions encore d’avoir vu en pleine Seine, au pied
avec........................................ 8 71
du pont Notre-Dame, ce disgracieux et
Les eaux d’Arcueil, 14 fon­
taines et 59 concessions........ 24 17 confus édifice hydraulique, car il n’a été
Et les eaux de la pompe détruit qu’en 1858, à l’époque de la recons­
Notre-Dame, 21 fontaines et truction de ce pont, pendant les travaux
80 concessions....................... 59 93
Total, 61 fontainés,204con- __________________ d’embellissements de la capitale parl’Empe-
cessions.................................. 102 pouces 235 lignes. reur. Vues des quais de la Seine, les pompes
du pont Notre-Dame ne représentaient qu’un
En 1673, la ville acheta les deux moulins inextricable fouillis de poutres et charpentes
du pont Notre-Dame, dont les chutes fai­ mal assemblées, qui cachait la roue hydrau­
saient marcher les machines. Cette acquisi­ lique dont l’axe faisait jouer la pompe des­
tion fut faite au prix de 42,000 livres, et le tinée à élever l’eau du fleuve.
prévôt fut autorisé, le 30 juin de la même A la fin du dix-septième siècle, le service
année, à vendre, à prix d’argent, d’abord des eaux de Paris disposait donc par jour :
dix, ensuite vingt pouces de l’eau élevée.
Des eaux de Belleville et des Prés-Saint-Gervais,
Les frais d’entretien des pompes, qu’on
qui ne paraissent pas avoir subi de grandes varia­
trouvait très-lourds alors, s’élevaient, d’a­ tions depuis cette époque, et donnaient par con­
près le bail passé le 30 juillet 1680, à 850 séquent comme aujourd’hui, en basses eaux, en­
livres par an ; leur produit était à cette viron........................................ 300 mètres cubes.
Des eaux de Rungis, desquel­
époque de 70 à 80 pouces. Mais leur débit
les la ville ne prenait que........ 500
était très-variable, car, au mois d’août 1681, Enfin des eaux élevées par les
il fut trouvé de 14 pouces seulement parles pompes Notre-Dame, dont le
volume, lorsque les machines
commissaires nommés ad hoc pour le règle­
étaient en bon état, était de.. 1,000
ment de juillet 1670.
\olume total en 24 heures... 1,800 mètres cubes.
Plusieurs projets furent successivement
présentés et abandonnés, pour améliorer le Le nombre des habitants de Paris étant
service des eaux. Ce ne fut qu’en 1695 qu’une alors de 500,000, la quantité d’eaTt distri­