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296 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
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Fig. 137. — L’aqueduc d’Arcueil.
24 heures (en déduisant, bien entendu, le l’usage qui accordait une partie des eaux
produit de la pompe de la Samaritaine, et publiques comme récompense de ses servi
la partie des eaux d’Arcueil retenue pour les ces rendus à l'État, portaient leurs fruits, et
châteaux royaux), et ce volume d’eau, déjà les mesures tardives prises par l’autorité
insuffisant pour l’alimentation d’une aussi demeuraient inefficaces. Une réforme était
grande ville, était détourné presque en en devenue nécessaire pour calmer l’irritation
tier par tous ceux qui se sentaient assez puis publique ; car on comprend quel profond
sants pour braver la loi. Le mode de distri mécontentement devait faire naître dans
bution prescrit par Louis XIII n’était même l’esprit du peuple et du bourgeois, la pri
pas suivi d’une manière générale, puisqu’en vation d’une chose indispensable à la vie,
1666, il y avait encore « des tuyaux parti surtout quand la cause de cette privation
culiers entés sur les tuyaux publics, » et on était évidente pour tous les yeux.
conçoit quels désordres devaient en résulter La seule réforme à réaliser, le seul moyen
lorsque l’eau coulait « par jets jaillissants et qui restât de remédier au mal, c’était d’aug
pour le plaisir, » comme il est dit dans l’arrêt menter le volume d’eau disponible. 11 fal
du conseil du roi que nous venons de citer. lut donc en venir là. Nous ne parlerons pas
La profusion inconsidérée avec laquelle ici des projets avortés, qui ne manquèrent
le bureau de la ville avait distribué les eaux pas plus au dix-septième siècle qu’ils n’ont
d’Arcueil, l’abus fait des privilèges et de manqué de nos jours. Nous nous attacherons