Page 268 - Les merveilles de l'industrie T3 Web

SGG MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

est la seule partie qui ne soit pas en pierre eux sont alternativement placées des tuiles.
de taille. Sa largeur intérieure était de Un cordon de briques forme le ceintre.
lm,22. La pente générale de l’aqueduc était Prenant ses eaux au pied du mont Pila, cet
réglée à 4 centimètres pour 100 mètres. aqueduc parcourait jusqu’à Lyon un espace
On reconnaît dans l’aqueduc un dépôt de 70 kilomètres. Sur des tuyaux de 0m,21
calcaire considérable formé de chaque côté de diamètre, qui composaient un tube-
contre la seconde couche de ciment antique siphon, dans le vallon de Soucieux, on a
qui formait l’enduit. Ce dépôt a encore trouvé inscrit, comme nous l’avons dit en
environ 29 centimètres d’épaisseur sur parlant du tube-siphon du mont Pila, le
1 mètre de hauteur au-dessus du fond du nom de Tib. Claud. Cæsar.
conduit. A ce point il diminue sensible­ Sous les premiers empereurs romains,
ment, pour disparaître au point le plus Lyon était déjà une grande et populeuse
élevé auquel les eaux pouvaient parvenir. cité. L’empereur Auguste vint s’y établir
Dupuit, dans son Traité de la conduite et pendant trois ans, accompagné des divers
de la distribution des eaux, dit que, connais­ ambassadeurs des diverses puissances du
sant la section du courant dans l’aqueduc monde. Lyon possédait déjà les éléments de
et sa pente, on peut calculer la vitesse des sa grande prospérité, car il était, dès cette
eaux, par la formule du mouvement uni­ époque, entouré d’un territoire fertile.
forme, et qu’elle devait être, d’après ces Point de réunion où aboutissaient toutes les
données, de 0m,61 par seconde. Dupuit en voies stratégiques qui traversaient les pays
conclut que la quantité d’eau fournie par occupés par les tribus gauloises, il était le
l’aqueduc était de 732 litres par seconde, ou centre d’un grand commerce.
63,234 mètres cubes par jour, quantité pro­ Les collines entre lesquelles coule la
digieuse pour la population d’une petite Saône offraient de grandes ressources pour
ville des Gaules comme était Nîmes (Ae- étaler les merveilles de l’architecture.
mausa). Aussi voyait-on sur les penchants de Four­
Aqueducs romains de Lyon. — Au-dessous vières une suite de naumachies, de bains et
de la colline de Fourvières, et dans le vallon de cascades.
qui lui fait suite, on voit encore une suite Sénèque a dit que Lyon renfermait au­
d’arcades antiques. Ce sont les restes d’un bel tant de magnifiques monuments qu’il en
aqueduc que les Romains avaient construit fallait pour embellir et illustrer plusieurs
sous Claudius Nero, fils de Drusus. Cet aque­ villes.
duc, élevé de 12 mètres au-dessus du sol, ali­ L’empereur Auguste apporta à Lyon un
mentait les fontaines de Lugdunum. Son mas­ nouvel élément de prospérité. Il dota la ville
sif est composé de petites assises en béton de théâtres, de bains, de palais. 11 abolit les
bien équarries à leur surface apparente, et anciens tributs que Jules Cæsar avait im­
prolongées en forme de coin dans la ma­ posés à Lyon, et il y créa des entrepôts de
çonnerie. Quelques parties sont en marbre marchandises pour les Gaules, l’Italie, l’Es­
blanc. Le reste est construit avec une pierre pagne, l’Afrique, l’Orient. Auguste disait
blanche, extrêmement fine. Les lits de cetté qu’à son arrivée il avait trouvé Lyon bâtie
construction disposés diagonalement lui en briques, et qu’il la laissait, à son départ,
donnent l’apparence de réseau ; ce qui l’a bâtie de marbre.
fait appeler par les anciens opus reticulatum. Quatre-vingt-dix ans seulement après la
Les arcs ont 5 mètres environ d’ouver­ fondation de Zzo/rfum/n?, l’empereur Claude,
ture, et 75 centimètres de hauteur. Entre en faisant élever la colonie lyonnaise, sa