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270                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                      Dans la plus grande partie de son cours,
                    l’aqueduc gallo-romain d’Arcueil ne con­
                                                                          CHAPITRE XXV
                    sistait qu’en un canal de 4 pieds de large
                    sur 4 pieds de profondeur, creusé dans le   MACHINES POUR L’ÉLÉVATION DES EAUX. — MACHINES HY­
                    tuf, et revêtu d’une couche de mortier ou   DRAULIQUES ET MACHINES A VAPEUR. — RÉSERVOIRS.
                                                                — LE RÉSERVOIR DE PASSY. — TUYAUX DE CONDUITE.
                    de ciment.
                                                                — DISTRIBUTION DE L’EAU. — JAUGEAGE ET MESURAGE
                      Détruit par les ravages des Normands,     DE L’EAU FILTRÉE. — LES COMPTEURS A EAU.
                    l’aqueduc d’Arcueil fut abandonné pendant
                    plus de 800 ans. En 1610, comme nous         Nous venons de parler de la manière
                    le verrons dans l’histoire des eaux de Paris,   d’amener l’eau potable dans un centre de
                    Marie de Médicis, mère de Louis Xlll, le fit   population, au moyen de conduites et d’a­
                    reconstruire dans toute sa longueur; on rem­  queducs, lorsque la source et la rivière
                    plaça les canaux souterrains qui étaient dé­  sont à un niveau assez élevé pour par­
                    truits et on les rétablit de nouveau. Le nou­  venir, par la seule action de la pesan­
                    vel aqueduc d’Arcueil fut terminé en 1624.  teur, aux réservoirs de distribution. Mais
                      Aqueduc de Coutances. — Cet aqueduc a   cette circonstance avantageuse ne se pré­
                    longtemps été considéré comme d’origine   sente pas toujours. Il faut alors éleverl’eau,
                    romaine. Mais M. Léopold Quénault, dans   soit à son point de départ à la source, soit
                    des recherches sur l’origine de ce monu­  du niveau de la rivière à une hauteur
                    ment, a cherché à prouver qu’il ne remonte   d’où l’on puisse la distribuer dans tous les
                    qu’à l’année 1595. Nous n’entrerons pas dans   quartiers de la ville. Cette dernière circons­
                    le fond de cette discussion, et nous nous   tance, c’est-à-dire la nécessité de distribuer
                    bornerons à mettre sous les yeux du lecteur   l’eau jusqu’au plus haut des étages des mai­
                    (fig. 116) le dessin de ces belles ruines qui   sons, rend presque toujours nécessaire l’ex-
                    sont renommées en France par le pitto­    haustion de l’eau au-dessus de son niveau
                    resque de leur effet dans les verdoyantes   naturel.
                    prairies de' la jolie ville normande.      ■ Cette exhaustion se fait, soit par des ma­
                      Nous ne pousserons pas plus loin l’exa­  chines à vapeur, soit par des pompes mues
                    men des aqueducs de construction romaine.   par des roues hydrauliques, qui mettent
                    En parlant de la distribution de l’eau dans   à profit le courant même de la rivière ou du
                    les principales villes de France, nous aurons   fleuve dont il faut élever les eaux. Nous
                    à décrire quelques beaux ouvrages qui ne   signalerons, en parlant de la distribution
                    sont pas indignes de figurer à côté de ceux   de l’eau dans quelques villes importantes,
                    que les Romains ont légués à notre admira­  telles que Paris, Lyon, Marseille, etc., les
                    tion. Tels sont l’aqueduc qui conduit à   appareils moteurs en usage dans les usi­
                    Montpellier les eaux de la source de Saint-   nes hydrauliques de chacune de ces villes.
                    Clément, celui de Roquefavour, qui amène   Bornons-nous à dire, à titre de généralité,
                    à Marseille les eaux de la Durance, et l’a­  pour ce qui concerne les machines à vapeur
                    queduc du Croton à New-York.              employées à l’élévation des eaux, que la
                                                              vieille machine à simple effet de Watt, dési­
                                                              gnée aujourd’hui sous le nom de machine du
                                                              Cornouailles, parce qu’elle est employée pour
                                                              l’extraction des eaux dans les mines du Cor­
                                                              nouailles, est encore aujourd’hui la plus en
                                                              faveur en Angleterre pour la distribution
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