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200 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

celles des terrains primitifs. Ces eaux sont des discussions se sont élevées parmi U
tantôt froides et tantôt chaudes, selon la savants, avant que la thermalité des eaux
profondeur du filon volcanique. minérales ait pu être expliquée par la cha-
Les substances minérales que ces terrains leur interne du globe.
cèdent à l’eau, sont l’acide carbonique, l’a­ Aristote attribue l’origine de la chaleur
cide sulfhydrique, la silice, des carbo­ des eaux minérales au soleil qui, pénétrant
nates alcalins et terreux, enfin les produits dans les profondeurs du sol, les échauffe et
des déjections volcaniques, tant anciennes communique cette chaleur aux eaux conte­
que modernes. Les sources du Mont-Dore, nues dans ces couches profondes.
de Saint-Allyre, de Royat, de Vic-le-Comte, Beaucoup d’autres opinions furent émises
de Cbâtelguyon, jaillissent des terrains d’é­ après Aristote sur le même sujet. Les uns
ruption. prétendaient que l’eau minérale s’échauffait
Les eaux qui s’échappent des localités en tombant par des crevasses dans des ca­
possédant des volcans encore en activité, sont vités de la terre occupées par un brasier
toujours chaudes. L’acide carbonique, la si­ naturel. D’autres expliquaient ce phéno­
lice, l'acide sulfhydrique, y abondent, ainsi mène par une réaction chimique. Becker
que les carbonates de soude et de chaux. On prétendit que l’eau de Carlsbad était échauf­
y trouve même de l’acide sulfurique libre. fée par la réaction de l’eau chargée de
Les sources les plus remarquables de chlorure de sodium sur une couche de py­
ces terrains existent dans les environs de rite en combustion. Klaproth modifia cette
Naples et à la solfatare de Pouzzoles. Les hypothèse en substituant à la couche de
eaux des geysers d’Islande et celles d’une pyrite la houille pyriteuse.
partie de l’Amérique méridionale, de la Selon Descartes, les eaux arrivent au-
Martinique, de Saint-Domingue, ont la dessous des montagnes par des courants
même origine géologique. On trouve à Java souterrains; la chaleur interne du globe les
une eau minérale qui contient de l’acide réduit en vapeur ; elles se condensent vers
sulfurique libre. La rivière de Rio-Vinagro, le sommet des montagnes, et produisent des
qui prend sa source dans les Cordillères de sources chaudes qui s’échappent là où le
la Nouvelle-Grenade, et l’eau minérale de sol permet leur libre sortie.
Parana de Ruiz, renferment des acides Les travaux de Laplace, de Humboldt,
chlorhydriques et sulfuriques libres. d’Arago, de Brongniart, de Fourrier et de
Cordier, en démontrant que la terre possède
La seconde question que nous avons à une chaleur indépendante de celle qu’elle
examiner, c’est la cause de la thermalité reçoit du soleil, vinrent fournir la seule
des eaux minérales. explication qui puisse être donnée de la
La réponse à cette question ne soulève pas thermalité des eaux naturelles.
grande difficulté dans l’esprit des savants La terre ayant commencé par être une
au courant des travaux contemporains. On masse brûlante de matière liquéfiée , les
n’hésite plus à déclarer que la chaleur couches superficielles de ce globe de feu
propre aux eaux minérales tient à ce que se sont insensiblement refroidies de la
ces eaux arrivent des couches profondes du circonférence au centre. Ces couches exter­
sol, lesquelles sont d’autant plus chaudes nes solidifiées recouvrent une matière qui
que leur profondeur est plus grande. est encore aujourd’hui fluide et incandes­
Cette explication n’a pas toujours paru cente. Il en résulte que les diverses assises
aussi évidente. Bien des controverses, bien du globe ont une température d’autant plus