Page 157 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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INDUSTRIE DE L’EAU
se présente comme un liquide stagnant, al talité ou en partie, vingt deux départements,
ternativement jaunâtre, verdâtreet noirâtre, savoir: la Haute-Loire, la Loire. l’Allier, la
et ressemble plutôt à un ruisseau de purin Saône et-Loire, la Nièvre, le Cher, la Creuse,
,|e ferme qu’a l’eau d'un canal. la Haute-Vienne, la Vienne, l’Indre, l’Indre
C’est que les ingénieurs de la ville de et-Loire, le Loir-et-Cher, le Loiret, l’Eure-
Paris à l’époque de la Restauration,eurent et-Loir, l’Orne, la Mayenne, la Sarthe, le
je tort immense de jeter la rivière maréca Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres, la Vendée,
geuse de l’Ourcq, née dans un terrain bour l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Inférieure.
beux, dans un canal, pour la faire servir à la Dans son parcours du Gerbier-de-.lonc à
lois à la navigation et à la boisson publique. Saint-Nazaire, et sur un développement de
Nous reviendrons sur cette question dans de 1,040 kilomètres, la Loire traverse plu
l'histoire des eaux de Paris. Nous avons sieurs formations géologiques, et reçoit un
voulu seulement, à propos de l’analyse de grand nombre d’affluents, dont quelques-
l’eau de 1 Ourcq par Boutron et Ilenry, uns sont des rivières considérables. Son
empêcher de tirer de cette analyse une con cours peut se diviser en trois portions assez
clusion favorable à cette eau, qui est dans distinctes. Dans la première, de sa source
l’état présent des choses une véritable cala au confluent de l’Allier, près de Nevers, la
mité pour les populations de la capitale ; Loire et l’Allier, son principal affluent,
forcées, pour quelque temps encore, de s’en coulent du nord au sud, presque parallè
abreuver. Les filtrations les mieux enten lement au Rhône, qui longe le pied oriental
dues ne peuvent parvenir à débarrasser les du massif montagneux du centre de la
eaux du canal de l’Ourcq des impuretés France. Ce massif est, au contraire, traversé
qu’y déversent des milliers de mariniers par les deux cours d’eau, dont le lit est
qui vivent au port de la Villette, lavant leur presque exclusivement creusé dans les ter
linge, et jetant toutes leurs déjections dans rains cristallins, granit, gneiss, porphyre et
des eaux qui servent ensuite à la consom roches volcaniques. Cette première partie du
mation publique. bassin, où l’Allier atteint un développement
de 425 kilomètres, constitue une région
bien dessinée par ses caractères géologiques.
La portion moyenne du bassin de laLoire,
CHAPITRE XVI qui s’étend de Nevers à Angers, offre un
contraste frappant avec la précédente. Ici la
l’eau DE LA LOIRE. — LES EAUX DE LA GARONNE ET DE LA
GIRONDE. — LES EAUX DU RHONE. — EAUX DE LA MEUsE Loire, au lieu de présenter un cours presque
ET DU RHIN. — EAUX DU DANUBE, DE LA MOSELLE, DE rectiligne, forme une courbe dont Orléans
LA VIENNE, DE LA MAINE. — EAUX DE l/ESCAUT, DE LA
occupe le point culminant et le plus septen
TAMISE, DE L’ELBE, DU DANUBE ET DE LA V1STULE.
trional. Au lieu d’être encaissée des deux
Eau de la Loire. — On trouve, dans l’An- côtés par des montagnes rapides, elle tra
nuairc des eaux de la France, la description verse la ceinture des terrains secondaires
des affluents de la Loire, le fleuve le plus qui enveloppent tout le bassin tertiaire du
important du territoire français. Les pages nord, et qui s’est ici considérablement ré
<l«i vont suivre, sont le résumé de ce qui trécie, puis elle s’étend sur un lit presque
«st dit dans ce recueil (1). toujours très-large, placé dans une légère
Le bassin de la Loire comprend, en to- dépression de l’étage moyen du terrain ter
tiaire. A Orléans, le vaste bassin delà Loire
0) Pages 132-139. n’est séparé de celui de la Seine que par une