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INDUSTRIE DE L’EAU


       se présente comme un liquide stagnant, al­  talité ou en partie, vingt deux départements,
       ternativement jaunâtre, verdâtreet noirâtre,   savoir: la Haute-Loire, la Loire. l’Allier, la
       et ressemble plutôt à un ruisseau de purin   Saône et-Loire, la Nièvre, le Cher, la Creuse,
       ,|e ferme qu’a l’eau d'un canal.         la Haute-Vienne, la Vienne, l’Indre, l’Indre
         C’est que les ingénieurs de la ville de   et-Loire, le Loir-et-Cher, le Loiret, l’Eure-
       Paris à l’époque de la Restauration,eurent   et-Loir, l’Orne, la Mayenne, la Sarthe, le
       je tort immense de jeter la rivière maréca­  Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres, la Vendée,
       geuse de l’Ourcq, née dans un terrain bour­  l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Inférieure.
       beux, dans un canal, pour la faire servir à la   Dans son parcours du Gerbier-de-.lonc à
       lois à la navigation et à la boisson publique.  Saint-Nazaire, et sur un développement de
         Nous reviendrons sur cette question dans   de 1,040 kilomètres, la Loire traverse plu­
       l'histoire des eaux de Paris. Nous avons   sieurs formations géologiques, et reçoit un
       voulu seulement, à propos de l’analyse de   grand nombre d’affluents, dont quelques-
       l’eau de 1 Ourcq par Boutron et Ilenry,   uns sont des rivières considérables. Son
       empêcher de tirer de cette analyse une con­  cours peut se diviser en trois portions assez
       clusion favorable à cette eau, qui est dans   distinctes. Dans la première, de sa source
       l’état présent des choses une véritable cala­  au confluent de l’Allier, près de Nevers, la
       mité pour les populations de la capitale ;   Loire et l’Allier, son principal affluent,
       forcées, pour quelque temps encore, de s’en   coulent du nord au sud, presque parallè­
       abreuver. Les filtrations les mieux enten­  lement au Rhône, qui longe le pied oriental
       dues ne peuvent parvenir à débarrasser les   du massif montagneux du centre de la
       eaux du canal de l’Ourcq des impuretés    France. Ce massif est, au contraire, traversé
       qu’y déversent des milliers de mariniers   par les deux cours d’eau, dont le lit est
       qui vivent au port de la Villette, lavant leur   presque exclusivement creusé dans les ter­
       linge, et jetant toutes leurs déjections dans   rains cristallins, granit, gneiss, porphyre et
       des eaux qui servent ensuite à la consom­  roches volcaniques. Cette première partie du
       mation publique.                          bassin, où l’Allier atteint un développement
                                                 de 425 kilomètres, constitue une région
                                                 bien dessinée par ses caractères géologiques.
                                                   La portion moyenne du bassin de laLoire,
                  CHAPITRE XVI                   qui s’étend de Nevers à Angers, offre un
                                                 contraste frappant avec la précédente. Ici la
       l’eau DE LA LOIRE. — LES EAUX DE LA GARONNE ET DE LA
         GIRONDE. — LES EAUX DU RHONE. — EAUX DE LA MEUsE   Loire, au lieu de présenter un cours presque
         ET DU RHIN. — EAUX DU DANUBE, DE LA MOSELLE, DE   rectiligne, forme une courbe dont Orléans
         LA VIENNE, DE LA MAINE. — EAUX DE l/ESCAUT, DE LA
                                                 occupe le point culminant et le plus septen­
         TAMISE, DE L’ELBE, DU DANUBE ET DE LA V1STULE.
                                                 trional. Au lieu d’être encaissée des deux
         Eau de la Loire. — On trouve, dans l’An-   côtés par des montagnes rapides, elle tra­
       nuairc des eaux de la France, la description   verse la ceinture des terrains secondaires
       des affluents de la Loire, le fleuve le plus   qui enveloppent tout le bassin tertiaire du
       important du territoire français. Les pages   nord, et qui s’est ici considérablement ré­
       <l«i vont suivre, sont le résumé de ce qui   trécie, puis elle s’étend sur un lit presque
       «st dit dans ce recueil (1).              toujours très-large, placé dans une légère
          Le bassin de la Loire comprend, en to-  dépression de l’étage moyen du terrain ter­
                                                 tiaire. A Orléans, le vaste bassin delà Loire
         0) Pages 132-139.                       n’est séparé de celui de la Seine que par une
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