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15G MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
pente très-douce, que gravissent avec la plus est sujette, chargent très-souvent ses eaux
grande facilité les locomotives du chemin de quantités considérables de matières inso
de fer, pour atteindre le niveau de la Beauce. lubles, de nature essentiellement argileuse
De cette disposition même il résulte que, ou sableuse. Il en résulte, dans les parties
durant cette portion de son cours, la Loire basses de son cours, des bancs qui, par leur
ne peut recevoir aucun cours d’eau sur sa mobilité, déjouent la science des ingénieurs,
rive droite. Tous lui viennent de la gauche. et en rendent la navigation pénible et dan
Parmi ces cours d’eau se placent deux ri gereuse.
vières importantes, le Cher et la Vienne, Cependant, par ses débordements même,
et entre les deux, parallèlement, un cours la Loire est une source de richesse pour les
d’eau secondaire, l’Indre. contrées qu’elle arrose, car le limon que dé
Le Cher atteint un développement de posent ses eaux sur les prairies les rend ex
370 kilomètres, et la Vienne, dont l’affluent trêmement productives. On voit sur les prai
principal est la Creuse, a un cours de 355 ki ries périodiquement inondées, la production
lomètres. atteindre, en moyenne, de 23 à 30 quin
D’Angers à la mer, on trouve une troi taux métriques par hectare. En considérant
sième région, qui se différencie nettement ces résultats, on se demande s’il ne serait
des deux premières. Les formations géolo pas possible, dans le double intérêt de l’hy
giques traversées par la Loire et ses affluents giène et de l’agriculture, de transformer en
sont les plus anciennes : d’Angers à Ance- prairies les espaces encore si vastes qui,
nis, ce sont les terrains dévoniens et silu sous le nom de baies, sont, dans certaines
riens ; d’Ancenis à la mer, des micaschistes, localités, complètement abandonnées à la
des gneiss, des amphibolites et des granits. vase ou aune eau plus ou moins corrompue.
Le seul affluent considérable de la Loire, Arrivons à la composition chimique des
dans cette dernière portion de son cours, eaux de ce fleuve.
est la Maine. Cette rivière vient de recevoir, En 1842, la question, agitée depuis long
auprès d’Angers, le Loir, qui lui apporte le temps, de procurer à la ville de Saint-
tribut du versant sud-ouest du plateau de la Etienne une quantité suffisante d’eau po
Beauce, la Sarthe, qui coule presque exclu table, engagea M. Janicot, répétiteur de
sivement sur le terrain crétacé inférieur, chimie à l’Ecole des mines de Saint-Etienne,
et la Mayenne, qui traverse uniquement les à faire l’analyse des eaux de la Loire.
terrains cristallins et de transition. L’eau avait été puisée dans cette rivière,
Malgré la longueur de son cours et l’éten le 2 décembre 1844, au Pertuiset, près de
due de son bassin, la Loire traverse, en Firminy. Voici les résultats de l’analyse :
résumé, soit directement, soit par ses af
Acide carbonique.... O1U,O1Î8
fluents, des terrains formés surtout de sili Produits gazeux. Azote......................... 0 ,0170
cates alcalins. L’élément calcaire, qui do Oxygène.................... 0 ,00?0
mine dans le bassin de la Seine, ne peut O111,0378
/Chlorure de sodium..................i
lui être fourni que par des cours d’eau
Chlorure de calcium.. ..............} 0sr,0070
secondaires, dont le plus important est le Chlorure de magnésium..........|
Loir. On doit donc s’attendre à trouver dans I
les eaux de la Loire une quantité notable Sulfate de chaux....................... 0 ,0020
(Carbonate de chaux................. 0 ,0144
d’acide silicique et de sels alcalins, et re
Acide silicique.......................... 0 ,0070
lativement peu de carbonate calcaire.
Les débordements auxquels cette rivière Osr,O352
Oxyde de fer............................. 0 ,0018
Matière organique................... 0 ,0024